Guerre en Ukraine: comment des internautes tentent d'informer les Russes grâce aux avis Google Maps

La mairie de Bordeaux a hissé le 25 février 2022 le drapeau de l'Ukraine sur sa façade, en solidarité avec ce pays envahi par la Russie. - Thibaud MORITZ © 2019 AFP
La cyberguerre s'installe en parallèle de la guerre conventionnelle entre la Russie et l'Ukraine. Et dans ce contexte, la contestation passe aussi par des voies moins traditionnelles, à commencer par les avis de la plateforme Google Maps.
C'est une initiative qui trouve son origine dans le collectif de hackers Anonymous. Le 28 février, ce dernier a relayé la publication Twitter d'un internaute les ayant interpellés.
Ce dernier appelait à publier des avis afin "d'informer la population russe" de ce qu'il se passe actuellement en Ukraine. Le service du géant du numérique permet en effet à tout un chacun de publier un "avis", c'est-à-dire un commentaire sur un lieu qu'il a visité.
"Impliquez-vous: trouvez n'importe quel magasin, café, ou restaurant dans une grande ville russe sur Google Maps, et écrivez en avis ce qu'il se passe réellement en Ukraine. S'il vous plaît, répandez cette idée", a tweeté Konrad03249040.
Ce à quoi le collectif de hackers, qui a récemment déclaré "la cyberguerre" à la Russie, a répondu par le message: "Bonne idée. A ceux qui voient ce tweet, faites-le. Diffusez à travers le monde".
Protestation alternative

Depuis, des dizaines d'avis d'internautes sont lisibles dans toutes sortes de lieux, du McDonalds le plus central aux petites échoppes. Nombreux sont ceux qui publient les couleurs du drapeau ukrainien en guise de soutien.


Les "Stop War!" ("arrêtez la guerre") sont les messages les plus courants dans ce nouveau canal de protestation. Mais d'autres nombreux messages, écrits en russe ou en anglais, sont bien plus détaillés.
"L'armée russe bombarde les villes ukrainiennes. Lundi, des roquettes ont frappé Kiev, Tchernihiv et Kharkiv, la deuxième plus grande ville d'Ukraine, entre autres. Là, 9 personnes sont mortes et 37 ont été blessées. Le cinquième jour de la guerre, environ 400 personnes ont été arrêtées par la police dans 13 villes russes", affirme un avis posté le 28 février.
"La nourriture était bonne, mais mon appétit a été coupé par l'invasion de l'Ukraine ! Ne croyez pas la propagande d'Etat et ce que les médias russes vous disent ! Des innocents meurent!" peut-on lire dans un autre.
"Au peuple russe: sachez que Poutine a envahi une nation souveraine, et que le monde entier est sous le choc. Nous savons qu'il est risqué de lui tenir tête, mais si vous ne le faites pas, qui le fera ? Pendant que vous avez peur, on nous tue", assène un autre internaute.
Depuis le début de la guerre, Google Maps s'est révélé être un inattendu vecteur d'information. C'est notamment sur ce service qu'un professeur américain a décelé les premiers signes de l'invasion russe. Depuis, le service de Google a coupé son outil de localisation et de gestion du trafic en temps réel, afin de protéger la population ukrainienne.