Sans Google, Chrome ne pourrait pas fonctionner, assure le groupe américain

L'heure est à l'urgence pour Google qui a été déclaré coupable d'abus de position dominante par la justice américaine. Si le groupe Alphabet, dont dépend le moteur de recherche, a annoncé son intention de faire appel, il déploie désormais ses forces pour éviter le pire: un démantèlement.
Parmi les voix officielles, il y a Pariza Tabriz, la directrice générale de Chrome. Le navigateur de Google truste aujourd'hui 66% de parts de marché au niveau mondial, ce qui démontre, selon la justice, cette tendance d'abus de position dominante.
Chrome "indissociable" de Google
Mais pour Pariza Tabriz, et auprès de Bloomberg, Chrome est "indissociable" de Google, et inversement. Autrement dit, le navigateur ne pourrait pas fonctionner s'il ne pouvait pas compter sur l'appui de Google. L'intégration de Chrome est en effet quasi-total sur l'ensemble des outils du géant du web, que ce soit au sein de sa suite bureautique, Youtube, mais aussi plus généralement le web, qui s'adapte aux besoins du moteur de rendu du navigateur, Chromium.
Surtout, cette responsable insiste sur le financement du développement du navigateur. 90% des dépenses effectuées ont pu l'être grâce à l'argent injecté par Google depuis le lancement de Chrome en 2015.
Ce que ne dit cependant pas Pariza Tabriz, c'est que Chrome est aussi l'une des principales pierres angulaires de la stratégie de Google pour récolter les données personnelles de ses utilisateurs. En utilisant le navigateur, avec ou sans compte, vos données sont récoltées pour qu'elles soient ensuite revendues ou utilisées dans les autres filiales de Google, comme la publicité - même si elles sont anonymisées.
Autrement dit, si la justice décide que Chrome doit quitter le giron de Google, l'entreprise perdrait d'un coup un nombre d'informations conséquent, et nécessaires pour son business.
Face à cette situation, la concurrence aiguise déjà ses armes. OpenAI souhaiterait s'en emparer pour concevoir un navigateur basé sur de l'intelligence artificielle, plutôt que d'en construire un de toute pièce. Yahoo serait aussi candidat. Mais ces acquéreurs potentiels pourront-ils rivaliser avec les "centaines de millions de dollars" investis par Google jusqu'ici, et ses équipes de "près de 1.000 ingénieurs"? C'est loin d'être une certitude.