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OpenAI, Perplexity, Yahoo: pourquoi ils veulent tous Chrome

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Alors que Google pourrait être contraint de se séparer de son navigateur dans le cadre du procès pour abus de position dominante, trois entreprises ont déjà manifesté leur intérêt pour Chrome.

Un danger pour l'un et une opportunité pour les autres. Jugé coupable de pratiques anticoncurrentielles, Google affronte les autorités antitrust américaines dans un tribunal depuis ce lundi 21 avril. À l'issue de ce procès, l'entreprise californienne pourrait être obligée de se séparer de son navigateur Chrome.

Les autorités estiment que cela est nécessaire vu que Chrome, navigateur le plus utilisé au monde, constitue un point d'accès majeur au moteur de recherche de Google et sape ainsi les chances de potentiels concurrents. Alors qu'il n'est pas encore sûr que la société soit obligée de s'en séparer, certaines entreprises n'ont pas perdu de temps pour manifester leur intérêt.

Associer davantage la recherche et l'IA

OpenAI a été la première à se placer, par la voix du responsable de ChatGPT, Nick Turley le 22 avril. Interrogé par la justice sur un éventuel rachat de Chrome dans le cadre du procès, il a répondu "oui, nous le ferions, comme le ferait toute autre entreprise".

Si OpenAI rachète le navigateur, il pourrait y intégrer son chatbot pour "avoir la capacité de proposer aux utilisateurs ce qu'une première expérience avec l'intelligence artificielle ressemble", a-t-il expliqué lors de son audition.

Google au tribunal pour sauver Chrome – 22/04
Google au tribunal pour sauver Chrome – 22/04
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Concurrent d'OpenAI, Perplexity, qui travaille actuellement sur son propre navigateur, est aussi intéressé, comme l'a rapporté le média américain The Verge. Interrogé par un avocat au tribunal, son directeur du développement, Dmitry Shevelenko, a affirmé que l'entreprise serait en mesure de gérer Chrome sans en diminuer la qualité ou le rendre payant.

Il n'a cependant pas indiqué ce que Perplexity ferait avec le navigateur. De plus, bien que l'entreprise soit prête à le racheter si l'opportunité se présente, elle ne pense pas que Google devrait être obligé de s'en séparer, comme l'a écrit avant son audition Dmitry Shevelenko dans un message publié sur Linkedin.

Un navigateur trop cher pour certains

Selon The Verge, Yahoo, qui a déjà essayé de racheter Google pour trois milliards de dollars en 2002, envisage également d'acquérir Chrome. La société estime que posséder un navigateur constitue un portail très important pour la recherche. Raison pour laquelle elle cherche à posséder le sien, soit en le développant, soit en en achetant un.

Mais concevoir un prototype de navigateur prendrait trop de temps pour Yahoo, entre six et neuf mois, selon son responsable de la recherche, Brian Provost. Et l'acquisition de Chrome permettrait à l'entreprise d'avancer plus rapidement dans ce projet.

Enfin, le moteur de recherche DuckDuckGo, qui prône un respect de la vie privée, aurait voulu racheter Chrome s'il en avait les moyens. Comme le rapporte Bloomberg, lors de son audition, le PDG de DuckDuckGo, Gabriel Weinberg, a estimé que le prix du navigateur pourrait s'éléver à 50 milliards de dollars, une somme "hors de portée" de son entreprise.

Kesso Diallo