Google confirme avoir démonétisé le site FranceSoir

Google. - LEON NEAL © 2019 AFP
Le site de FranceSoir, réputé pour publier régulièrement de la désinformation, est dans le collimateur des publicitaires. A la suite d'un épisode de Complément d'enquête, dédié aux fakes news et à leurs relais, le site ne semble plus être monétisé par les publicités via Google. La situation a été repérée par Aude Favre, journaliste et coréalisatrice de cet épisode. Elle a annoncé sur Twitter ne plus voir de pub sur le site de FranceSoir.
"Contenus dangereux et trompeurs"
Une information que BFMTV a pu confirmer ce vendredi 10 septembre auprès du géant du web.
"Google a un règlement pour les éditeurs clair qui est conçu pour garantir à nos utilisateurs une expérience positive, tout en protégeant les marques contre la diffusion de leurs publicités à côté de contenus dangereux et trompeurs. Nous avons prévenu France Soir avant de prendre des mesures, leur demandant de remédier aux violations persistantes de nos règles. Nous ne diffuserons pas de publicités Google sur leur site tant qu'ils ne respecteront pas nos règles", a précisé un porte-parole de Google France auprès de BFMTV.
Les journalistes de France 2, à la suite de l'émission sur la désinformation, auraient communiqué à Google une liste de sites relayant de fausses informations, dont FranceSoir.
Le site de FranceSoir était déjà en contentieux depuis quelques mois avec Google. Pendant la pandémie, le site a en effet propagé un certain nombre de fausses informations, notamment concernant les traitements alternatifs au Covid-19, ou alors au détournement de statistiques pour soutenir des thèses trompeuses. Enfin, sa réputation s'est confirmée récemment avec certaines prises de position sur le vaccin contre le Covid-19.
FranceSoir étudie des suites judiciaires
Xavier Azalbert, directeur de la publication de France Soir, a lui aussi confirmé ce vendredi à l'AFP le retrait, depuis quelques jours, de leur "service de publicité" sur Google. Cette mesure constitue "une atteinte à la liberté d'expression" et "porte atteinte à la viabilité d'un organe de presse", a-t-il fustigé.
L'avocat de la publication étudie "une citation directe au tribunal correctionnel pour discrimination consistant à refuser la fourniture d'un bien ou d'un service" susceptible d'"entraîner une atteinte à la liberté d'expression", a ajouté le responsable de France Soir.
Google a également banni fin août le site américain "The Gateway Pundit", alors que son réseau publicitaire assurait à celui-ci un revenu estimé à 200.000 euros mensuels. France Soir avait déjà été déréférencé de Google News en janvier 2021 et son compte Youtube (propriété de Google) avait été suspendu. Le média, qui conteste ces décisions, a été débouté en référé le 2 juin par le tribunal de commerce de Paris.
Parallèlement, le site accusé de relayer des thèses complotistes avait dû se plier au réexamen de son statut de site "d'information politique et générale" (IPG). Cet agrément lui avait finalement été accordé début avril par la commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), chargée de reconnaître la qualité de service de presse en ligne. Vendredi, le site affichait toujours certaines publicités, notamment grâce au réseau d'annonces automatisées Outbrain.