Gilets jaunes: les théâtres privés enregistrent un million d'euros de pertes de billetterie

Les gilets jaunes avaient particulièrement ciblé le quartier des Champs-Elysées. - ludovic MARIN / AFP
Avec une hausse de 1% seulement de la billetterie au niveau national, la fréquentation des théâtres privés a marqué le pas en 2018, conséquence notamment d'une forte baisse en décembre suite aux différentes actions du mouvement des "Gilets jaunes", selon le Syndicat du théâtre privé.
La fin d'année est assez cruciale pour le théâtre privé. Par exemple, le second semestre 2017 avait enregistré une hausse de 7% de la fréquentation qui avait permis de compenser un début d'année morose marqué par une baisse de 40% de la billetterie en raison des élections présidentielle et législatives.
Les théâtres autour des Champs-Elysées particulièrement touchés
"Fin 2018, les fermetures de théâtres liées au mouvement des gilets jaunes ont eu un impact considérable et irrattrapable: nous serons bien au-delà du million d'euros de pertes de billetterie", a indiqué mardi Bernard Murat, président du syndicat national du théâtre privé, lors de la présentation de la nouvelle saison. "Le mouvement des gilets jaunes, s'il traduit un mal-être chez une partie de nos concitoyens qu'il serait inconséquent de ne pas entendre, a entraîné une forte baisse d'activité sur les weekends de décembre et de janvier", a ajouté le metteur en scène.
Dans le secteur des Champs-Elysées, plusieurs salles parisiennes dont Marigny, le Rond-Point et le Théâtre de la Madeleine ont été contraints d'annuler les représentations lors de plusieurs weekends.
Le théâtre privé réclame toujours son crédit d'impôt
Pour l'ensemble de l'année 2018, le théâtre privé en France revendique 4 millions de spectateurs pour 30.400 représentations, avec un prix moyen du fauteuil à 26 euros, selon le SNTP. La fréquentation en régions a toutefois progressé de 22% par rapport à 2017.
La principale revendication du théâtre privé est de pouvoir bénéficier du crédit d'impôt qui se traduit par une baisse de l'impôt sur les sociétés de production au titre des dépenses destinées à la création. "Les spectacles de variétés y ont droit. C'est étrange que quand on joue des textes souvent littéraires, on ne soit pas soutenus au même titre", a déploré auprès de l'AFP Bernard Murat. "Nous avons convaincu beaucoup de députés. Cela ne suffit pas mais nous sommes tenaces. Il faut que le nouveau ministre de la Culture prenne une initiative claire sur ce sujet. Le crédit d'impôt est un formidable levier pour soutenir la diversité de la création et développer l'emploi artistique", a-t-il ajouté.