Gérald Darmanin plaide pour le floutage des policiers sur les images diffusées en ligne

Gérald Darmanin entend durcir la proposition de loi sur la Sécurité globale. - LUDOVIC MARIN / AFP
Gérald Darmanin a affirmé vendredi qu'"il faudra flouter les visages des policiers et des gendarmes" avant de diffuser les images sur Internet, même si cette mesure n'est pas prévue par la proposition de loi sur la "Sécurité globale" qui arrive à l'Assemblée Nationale mardi.
Si vous voyez un problème qui relève du Code pénal, vous aurez le droit de le filmer et de le transmettre au procureur de la République, mais si vous voulez le diffuser sur internet de façon sauvage, vous devrez faire flouter les visages des policiers et des gendarmes", a déclaré le ministre de l'Intérieur sur franceinfo.
Promis par Gérald Darmanin aux syndicats de police, qui le réclament de longue date, le floutage des visages des forces de l'ordre lorsqu'elles sont filmées en intervention ne figure pas dans le controversé article 24 de la proposition de loi.
Je sais qu'il n'y a pas la question du floutage dans le texte de loi, tel que présenté par la proposition de loi (...), donc on aura cette discussion, a dit Gérald Darmanin. On aura des débats (...) à l'Assemblée et au Sénat, on aura l'occasion d'améliorer le texte s'il le faut".
Un an de prison et 45.000 euros d'amende
Actuellement, le texte, porté par les deux députés LREM Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot, prévoit de punir d'un an de prison et de 45.000 euros d'amende le fait de diffuser "l'image du visage ou tout autre élément d'identification" d'un policier ou d'un gendarme en intervention dans le but de porter atteinte à son "intégrité physique ou psychique".
"Depuis quelques jours, on nous gave de ce mot matin et soir! Je le répète parce que des journalistes nous écoutent: cet article n'impose pas un floutage", avait d'ailleurs martelé Jean-Michel Fauvergue la semaine dernière en Commission des lois.
Vendredi, sur BFMTV, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian a dit espérer que la question du "floutage" sera débattue "sereinement" au Parlement.
La proposition de loi, qui suscite l'opposition des défenseurs des libertés publiques, de sociétés de journalistes de plusieurs médias et des militants anti-violences policières, comprend d'autres mesures controversées sur l'usage des images captées par des caméras-piétons et l'utilisation des drones lors de manifestations.