Shadow Labyrinth: comment cet étrange jeu vidéo transforme Pac-Man en aventure sombre et angoissante

Shadow Labyrinth - Bandai Namco
Si vous étiez un joueur des années 1980-90, vous avez sans doute déjà entendu parler de Bosconian, Galaxian ou encore Starblade et Ace Combat. Saviez-vous que tous ces jeux faisaient partie d’une chronologie narrative extrêmement bien structurée et cohérence baptisée UGSF (United Galaxy Space Force)? Et celle-ci s’enrichit ce 18 juillet d’un nouveau membre, Shadow Labyrinth.
Le nouveau jeu de Bandai Namco s’inscrit dans cet univers de science-fiction partagé, conçu pour connecter les jeux emblématiques de Namco originellement. Le tout a vu le jour avec le développement de Galaxian 3 en 1990 et l’éditeur japonais — alors sans Bandai — a décidé de regrouper tous ses jeux d’action et de tir spatiaux, certains venus de l’Arcade classique et d’autres de l’univers de science-fiction, dans une même branche.
Des titres comme Galaga, Gaplus, Star Luster ou encore Mr. Driller et Star Ixiom viennent s’inscrire dans cette chronologie galactique où l’on retrouve guerres, alliances et évolutions technologiques en marqueurs communs. Bien que conçus indépendamment, tous ces titres sont en fait liés par leurs guerres interstellaires contre des espèces extraterrestres, l’exploration spatiale et, surtout, des références croisées. Il n’est pas rare de retrouver ainsi des factions ou événements évoqués dans différents jeux. Une idée que ne renierait pas Star Wars et sa saga étendue ou Marvel et son MCU.
Connecter les jeux spatiaux de Namco
Le tout nouveau Shadow Labyrinth est ainsi la dernière entrée officielle dans la chronologie UGSF, mais avec ses idées modernes. Sous bannière Bandai Namco, il fait ainsi une relecture façon "Dark Metroidvania" de l’univers de Pac-Man. Fini les labyrinthes en 2D et les pac gommes à gober. Bienvenue dans un environnement sombre et angoissant beaucoup moins fun.
Le héros rond et jaune change d’envergure — et de mentalité! — et devient Puck, une étrange entité qui a réveillé L’Épéiste n°8 afin d’affronter des ennemis et élucider un mystère sur la planète labyrinthique où ils se trouvent.
Shadow Labyrinth se déroule ainsi en 3333, une position tardive dans la chronologie UGSF qui lui permet de faire référence à des combats antérieurs et à des secrets (des artefacts à retrouver). Mais qui lui permet aussi de multiplier les clins d’œil. On retrouve ainsi le bruit emblématique du jeu Dig Dug, célèbre titre arcade sorti en 1982, à l’approche de certains ennemis, mais aussi l’arme du héros du jeu qui sera fournie à l’Épéiste. Parmi les antagonistes de l’UGSF, on croise également des personnages sortis de Bosconian et des G-Hosts, parasites contrôlant des monstres qui rappellent ceux pourchassés par Pac-Man.
Un renouveau sous forme de Metroidvania évident
Si le jeu se veut une relecture de l’univers de Pac-Man, il n’en est pas vraiment une déclinaison ni une suite et propose une vision plus sombre et mature. Il pose aussi des questions plus existentielles sur le devenir et l’intérêt du personnage jouable (L’Épéiste) pour ce Puck qui l’oriente, avant de se transformer aussi en Gaia, géant prêt à détruire et dévorer ses ennemis et véritable liant avec les principes de guerre technologique de l’UGSF.
Shadow Labyrinth permet néanmoins à l’UGSF de se moderniser en intégrant des genres nouveaux (action-plateforme, horreur et Metroidvania) et un acolyte du héros, ambivalent et aux traits pourtant connus. L’idée du labyrinthe est toujours présente, mais à l’échelle d’une planète. Les gommes que Pac-Man avalait pour progresser sont désormais les ennemis à gober. Si vous aviez vu l’épisode de Secret Level sur Prime Video consacré à Pac-Man, il est du même acabit et dans la même ambiance horrifique.

Loin du mutisme de Pac-Man, Shadow Labyrinth est assez verbeux. Parfois, on s’y perd un peu sur son but réel — mais aussi réellement dans les méandres du monde. Mais la transformation du tableau-labyrinthe en Metroidvania a finalement des airs d’évolution moderne et naturelle du Pac-Man quadragénaire.
Mi-ange, mi-démon, Puck, sorte de double diabolique du héros jaune citron, reste un personnage intrigant, manipulateur dont le mystère finalement capte l’attention. Une bonne trouvaille si tant est qu’on adhère à une relecture bien loin des récentes tentatives surcolorées de redonner du souffle à un héros iconique du jeu vidéo. Un pari audacieux sous forme d’hommage pour relancer une marque (même indirectement) et un univers UGSF qui rappellera des souvenirs aux plus anciens.