Le français Microids va fermer son studio parisien de jeux vidéo

Microids Studio Paris va fermer ses portes d'ici l'été prochain et licencie sa trentaine de salariés. Le groupe Media-Participations, propriétaire du studio, souhaite désormais se recentrer sur les jeux familiaux et réduire le nombre de sorties annuelles.

Quel avenir pour les salariés de Microids Studio Paris? Difficile à dire. Selon les informations du Figaro, la structure, filiale de Microids et propriété du groupe d'édition Média-Participations, va fermer ses portes d’ici cet été. La totalité de sa trentaine de salariés est donc licenciée.

Le journaliste Gautoz, de la chaîne gaming Origami, avait également annoncé ce 11 avril un "projet de licenciement intégral de l’équipe" du studio.

Si la structure travaillait jusqu’ici sur quelques "gros projets", seul le remake de L’Amerzone aura le temps d’être publié, le 24 avril prochain. Un plan de sauvegarde de l’emploi est en cours de négociation avec les élus du CSE.

Réduire le nombre de sorties

Selon les informations du Figaro, le groupe Media-Participations, actionnaire du studio, souhaite désormais se recentrer sur les jeux familiaux et réduire le nombre de sorties annuelles, pour donner le temps aux équipes de finir les jeux.

Microids est un studio spécialisé dans les jeux à petit budget ou à moyen budget. Il a notamment mis en scène plusieurs héros littéraires comme Astérix, les Schtroumpfs ou le Marsupilami. Parfois avec beaucoup de succès. En début d’année, l’adaptation du roman culte de Bernard Werber, Les Fourmis, a ainsi été nommée dans la catégorie "Meilleur jeu indépendant" et "Excellence visuelle" aux Pégases 2025.

Mais derrière quelques titres éclatants se cachent également de lourds échecs. C’est par exemple le cas de l’adaptation en jeu de Tintin, sorti alors qu’il était injouable, ou encore du titre XIII, inspiré de la bande-dessinée éponyme. Même constat pour le jeu Flashback 2, qualifié de "désastre" par les critiques. Et la situation économique difficile du secteur n'a rien arrangé.

Des jeux sortis "sous la contrainte"

En février dernier, des salariés expliquaient à Tech&Co devoir sortir les jeux "sous la contrainte" et faisaient état de conditions de travail dégradées.

"Qu'importe si un jeu n'est pas terminé, il faut parfois le sortir, car nous sommes beaucoup plus tributaires des fêtes de fin d'année par exemple, qu'un éditeur de jeux à gros budget", nous confiait l’un d’entre eux.

Le groupe Media Participations a donc décidé de remettre le studio sur les rails. Il y a quelques semaines, Stéphane Longeard, ex-PDG du studio, a également été remplacé par Michael Sportouch, ancien vice-président du géant Activision-Blizzard en France, Italie, Espagne et Portugal jusqu’en 2018.

Contacté par Tech&Co, Microids n’a "pas de commentaire" à faire. Le studio confirme cependant la sortie de L'Amerzone à la date prévue.

Salomé Ferraris