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"Beaucoup de studios ont souffert": pourquoi le secteur du jeu vidéo traverse une mauvaise passe

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Sur BFM Business, Fabrice Larue, PDG de PulluP (Warhammer 40.000: Space Marine 2) revient sur les difficultés du secteur, alors que la Paris Games Week ouvre ses portes.

Une éclaircie dans un contexte morose. Invité sur BFM Business, Fabrice Larue, PDG de l'éditeur de jeux vidéo français PulluP (ex-Focus), peut se targuer d'un véritable triomphe pour son dernier jeu. Warhammer 40.000: Space Marine 2 - développé par le studio américain Saber - est un véritable carton.

"C’est rare un jeu français qui soit dans le top 3 des ventes mondiales" se réjouit-il. "On a été le premier jeu en ventes mondiales pendant quatre semaines".

Résultat: 234 millions de chiffre d'affaires sur le trimestre. "C'est plus que tout le chiffre d’affaires de l’année dernière avec une progression de 176%".

Mais ce succès cache un peu les difficultés du secteur mondial du jeu vidéo, alors que la Paris Games Week ouvre ses portes ce mercredi.

Trop d'argent?

Sur ce marché à 188 milliards de dollars, les inquiétudes sont nombreuses. En France, c'est la situation d'Ubisoft qui inquiète, pour des raisons à la fois liées au groupe, mais aussi en raison du contre-coup du Covid.

La pandémie a été un énorme levier pour le jeu vidéo, confinement oblige. "On a fait une année historique alors qu’il n’y avait personne au bureau" souligne Fabrice Larue.

"Ça a déversé beaucoup d’argent dans le secteur jeu vidéo" poursuit-il. "Trop, parce qu’il y a eu beaucoup d’embauches, une inflation sur les salaires, du retard sur les livraisons des jeux à cause du télétravail et de l’absentéisme et à cause du manque de composants sur un certain nombre de plateformes."

"Et puis une correction du marché après, notamment avec la remontée des taux, ce qui fait que beaucoup de jeux, beaucoup de studios ont souffert depuis 2023" précise-t-il. Si PulluP profite du carton Space Marine 2, d'autres éditeurs sont à la peine, comme Don't Nod, contraint à un plan de départs volontaires.

Consolidation du secteur

"Il est certain qu’il y a une consolidation du secteur et une rationalisation des coûts qui est en train de se faire" analyse Fabrice Larue, qui plaide pour "des champions européens" face aux géants américains (Microsoft…), japonais (Sony…) et évidemment chinois (Tencent…).

"Il faut être créatif" juge le patron. "Il faut qu’on trouve un segment, une niche" car "on sait, avec de la data, connaitre ce public".

Et face aux soubresauts du marché, l'avenir est surtout de surfer sur un succès. "On va installer du live avec des revenus récurrents et prédictibles" explique Fabrice Larue à propos de Space Marine 2. En clair, du contenu additionnel et payant plutôt que de miser trop d'attentes et de risques sur des nouveaux jeux.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business