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Esport: les Français de Vitality en quête d'un nouvel exploit à Counter-Strike

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Les Français du club d'esport Vitality arrivent en phases finales du Major de Counter-Strike, une compétition internationale sur le jeu vidéo de tir Counter-Strike qui se déroulera à Austin au Texas.

Invaincu depuis janvier, le club français d'esport Vitality entre en lice jeudi à Austin (Etats-Unis) pour les phases finales du Major de Counter-Strike (12 au 22 juin) et deviendrait en cas de victoire l'une des meilleures équipes de l'histoire du célèbre jeu de tir.

"Ce jeu a maintenant une dimension intergénérationnelle, on ne parle plus du 'jeu du grand-frère', mais presque du 'jeu du papa'. Il y a un certain prestige à y réaliser des exploits", estime auprès de l'AFP Fabien Devide, président du club basé à Paris.

Voilà un quart de siècle que des millions de joueurs du monde entier s'affrontent en équipe sur le "serveur", arène virtuelle où le but est de faire exploser une bombe ou de tuer ses cinq adversaires avant la fin d'un round de deux minutes.

Pionnier du genre, Counter-Strike, édité par l'Américain Valve (Half-Life, Portal, Dota 2...) demeure, au gré des mises à jour et des nouvelles versions, l'un des jeux vidéo compétitifs les plus regardés et concurrentiels au monde.

Alors en 2023, quand Vitality a remporté son tout premier Major, le tournoi le plus important de l'année, devant un public français déchaîné à Bercy, de nombreux fans ont évoqué un moment comparable à "France 98" pour l'esport tricolore.

"L'Euro 2000" après "France 98" ?

Et pile deux ans plus tard, le club à l'abeille débarque au Texas avec une cible dans le dos, en grand favori face à toutes les meilleures équipes du monde, donnant à la compétition un air d'Euro-2000, remporté par les Bleus champions du monde.

"Il y a une vraie maturité collective. On ne panique pas, même dans les pires situations. Il n'y a pas de pression car au fond, on est persuadé qu'on peut gagner, même quand un round semble perdu... C'est une équipe unique", explique Fabien Devide.

Depuis fin janvier et le recrutement de l'Estonien Robin "Ropz" Kool, Vitality et son meneur français, le vétéran Dan "Apex" Madesclaire, affichent une régularité exemplaire: trente victoires, zéro défaite, six tournois remportés.

Seuls les Suédois du club NiP ont fait mieux avec 60 victoires de rang entre 2012 et 2013. "Ce qu'on vit aujourd'hui est rare", savoure le PDG de Vitality, qui débute sa compétition jeudi à 17h00 (heure française) face aux Brésiliens de Legacy.

Afin de soulever le trophée, les Français devront aussi faire attention aux Russes de Spirit, emmenés par le prodige Danil "Donk" Kryshkovets (18 ans), et au collectif bien huilé de Mouz, rare équipe à avoir poussé "Vita" dans ses retranchements récemment.

L'effet Vita

Mais quel que soit le résultat final, l'épopée du club basé à Paris, qui s'est associé au début de l'année avec la célèbre chaîne YouTube Wankil Studio (2,7 millions d'abonnés), est déjà un succès incommensurable pour la scène Counter-Strike française.

"On a explosé nos records d'audience, on flirte aujourd'hui avec les 50.000 viewers à chaque match de Vitality et cela booste même les autres rencontres", apprécie Guillaume "Nel" Rathier, PDG de Croissant Strike, média en ligne francophone lancé en janvier qui retransmet des compétitions sur Youtube, Twitch et produit des émissions d'analyse.

"Ce n'est pas encore énorme vis-à-vis d'autres sports ou événements gaming, mais le potentiel est là car le public de Counter-Strike est à la base l'un des plus âgés de l'esport et on sent un vrai engouement des plus jeunes autour de Vita", note-t-il.

Lors des matchs, nombreux sont les internautes dans les commentaires à raconter qu'ils ont découvert "Counter" récemment, grâce notamment aux exploits de "Zywoo", star de l'équipe surnommée "l'élu" car né le jour de sortie de la première version du jeu.

"Comme Messi ou Ronaldo en foot, il est toujours dans la conversation quand on évoque les plus grands joueurs de Counter-Strike de par sa régularité et ses nombreux coups d'éclat en tournoi", juge Guillaume Rathier, fin connaisseur de la scène.

"Une nouvelle victoire en Major scellerait le parcours incroyable" de cette équipe, selon lui. Pour Vitality, "il n'y a donc plus qu'à conclure", même si c'est souvent le plus dur.

T.R. avec AFP