États-Unis: sur Facebook, on peut acheter ou vendre des armes dix fois avant d'être banni

Mark Zuckerberg, le PDG du groupe Meta (Facebook, Instagram) - Facebook
La politique de modération sur Facebook serait-elle plus laxiste avec la vente d'arme à feu? Un document interne révélé par le quotidien américain Washington Post indique que, sur le réseau social, la politique est "bien plus conciliante" avec les vendeurs d'armes qu'avec la pédopornographie, qui est illégale, ou les images à caractère terroriste, qui sont supposées être supprimées immédiatement de la plateforme.
Le règlement fonctionne selon une politique d'avertissement, permettant aux particuliers d'acheter ou de vendre dix fois avant d'être définitivement bannis, selon le Washington Post. Les premiers avertissements consistent, au maximum, en un bannissement temporaire d'une trentaine de jours, avant de pouvoir réintégrer la plateforme.
Dans le cas où ces personnes tiendraient, en plus, des discours appelant à la violence, où feraient l'éloge d'un "groupe notoirement dangereux", les avertissements ne sont qu'au nombre de cinq, au lieu de dix.
La vente d'arme interdite en 2016
Facebook a longtemps été une place forte de la vente d'armes, les acheteurs et vendeurs utilisant les ressources de la marketplace pour échanger. Mais en 2016, à la suite de la tuerie de Sandy Hooks (fusillade dans une école primaire) , Facebook a cédé à la demande des associations et du gouvernement pour faire définitivement interdire la vente d'arme sur sa plateforme.
Toutefois, si les ventes d'arme sont soumises à régulation, il en va autrement pour la publicité. Sur Facebook, les armureries, ou vendeurs indépendants, bien qu'ils ne soient pas autorisés légalement à vendre, peuvent faire de la publicité pour des armes à feu en toute légalité. La promotion de "tombolas" d'armes ou de formations sur la sécurité des armes à feu sont également autorisées.
"Pas de seconde infraction"
En outre, les tactiques "sous le manteau" ont redoublé d'efficacité depuis l'interdiction, en 2016, de leur vente. De nombreux médias américains, mais aussi des rapports ont dénoncé l'inefficacité de la modération sur ces plateformes, mais aussi sur le web en général. Il suffit à un particulier de proposer du matériel d'entretien ou lié aux armes, puis de proposer à son interlocuteur, via un canal privé, d'acheter une arme.
"Si nous identifions des infractions sérieuses qui ont le potentiel de réelles menaces, nous n'hésitons pas à contacter les autorités. La réalité, c'est que 90% des gens qui reçoivent un avertissement pour avoir enfreint nos règles concernant les armes n'en reçoivent pas un second, car leur infraction était accidentelle et ils ne recommencent pas", a expliqué le porte-parole de Meta, Andy Stone, dans une réponse au Washington Post. L'entreprise n'a pas nié le système des dix infractions possibles.
Au-delà de la politique de Facebook, le débat sur la vente d'armes aux États-Unis a de nouveau été relancé à la suite de la tuerie d'Ulvade, où un jeune homme armé a fait feu dans une école primaire, tuant 19 enfants et deux membres du personnel scolaire. Si certains États tentent de réguler la vente d'armes en magasin, au moyen de contrôle d'identité, par exemple, la vente d'armes en ligne, plus conciliante, fait feu de tout bois dans le pays.