Désinformation: dénonçant des “abus”, Midjourney met temporairement fin aux essais gratuits

Image générée par Midjourney, mettant en scène le pape François en doudoune blanche. - BFMTV (Midjourney)
Pour tester Midjourney, il faudra désormais sortir le portefeuille. Ce logiciel d'intelligence artificielle, qui permet de créer des images hyper-réalistes, a annoncé ce jeudi 30 mars arrêter temporairement son essai gratuit, rapporte The Washington Post. En cause : "une demande incroyable et des abus dans les essais", a écrit ce jeudi le fondateur et PDG David Holz sur le réseau social Discord.
A la différence de logiciels traditionnels de photomontage comme Photoshop, qui nécessite quelques compétences, Midjourney permet de créer instantanément en indiquant seulement quelques mots-clés de description pour le résultat recherché. En un an seulement, l'entreprise basée à San Francisco a séduit déjà 13 millions de membres.
Un essai gratuit jusqu'à 25 images
Midjourney autorisait jusqu’ici tous les internautes à créer gratuitement 25 images, avant de proposer un abonnement allant de dix à soixante dollars par mois. Mais l'entreprise américaine a publié une nouvelle version de son logiciel à la mi-mars, qui a significativement amélioré la qualité des images - notamment celles représentant des personnalités publiques.
De quoi provoquer la création de multitudes d’images devenues virales sur Internet ces dernières semaines, comme Emmanuel Macron sur un tas d'ordures ou une arrestation fictive de l'ancien président des Etats-Unis, Donald Trump. Cette dernière série de photos a été tellement partagée et commentée sur Twitter, que son créateur - le journaliste britannique Eliot Higgings - a été banni de Midjourney.
Une modération peu restrictive
"Nous avons essayé de réactiver les essais gratuits avec de nouveaux gardes-fous contre les abus mais ils ne semblaient pas suffisants. Nous les désactivons donc à nouveau pour maintenir le service pour tous les autres", a écrit David Holz.
Le logiciel est réputé pour imposer peu de restrictions. Dans ses lignes directrices, il précise que les "utilisateurs doivent avoir au moins 13 ans" et doivent "éviter de créer des contenus choquants et dérangeants".
En octobre dernier, le fondateur avait indiqué sur Discord que Midjourney avait établi une liste de mots interdits "liés à des sujets dans différents pays sur la base des plaintes des utilisateurs de ces pays", sans donner davantage de précisions. Le logiciel revendique une quarantaine de modérateurs, selon le Washington Post.