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Cybersécurité

Une cyberattaque provoque la mort d'un patient dans un hôpital britannique

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Un hôpital londonien a confirmé la mort d'un patient alors qu'une cyberattaque l'a touché en juin 2024.

Une cyberattaque fatale. Un an après le piratage de plusieurs établissements hospitaliers britanniques, le King College Hospital à Londres confirme le lien entre cet acte criminel et la mort d'un patient selon la BBC. En cause, plusieurs services entravés par la paralysie des serveurs informatiques.

"L'enquête sur l'incident de sécurité des patients a identifié un certain nombre de facteurs qui ont contribué au décès du patient", a déclaré un porte-parole de l'hôpital à la BBC. "Il s'agissait notamment d'une longue attente pour obtenir les résultats d'une analyse sanguine en raison de la cyber-attaque qui affectait les services de pathologie à l'époque."

L'impact réel d'une cyberattaque

Datant du 3 juin 2024, cette cyberattaque était le fruit du groupe cybercriminel russe Qilin. Elle a pris la forme d'un rançongiciel, un logiciel qui empêche l'accès à des services informatiques et exige une somme d'argent en échange d'un déblocage. Elle avait provoqué l'annulation de plus de 10.000 rendez-vous médicaux et porté atteinte à la santé de près de 170 patients, avec une gravité plus ou moins élevée.

Ce décès correspond à l'un des premiers causé par une cyberattaque. Les hôpitaux sont de plus en plus dépendants d'outils informatiques. Pourtant, les actes de piratage sur ces infrastructures se multiplient. Les établissements hospitaliers, particulièrement vulnérables sont plus susceptibles de céder aux demandes de rançons de peur de mettre en jeu la vie de certains patients.

En France, un rapport de la Cour des comptes s'inquiétait en avril 2025 de la cybersécurité des hôpitaux français. Elle faisait état de la vulnérabilité des systèmes informatiques voire une obsolescence de certains équipements.

Elle investit plusieurs centaines de millions d'euros dans le programme CaRE (Cyberaccélération et résilience des établissements) afin de mieux protéger l'écosystème informatique des hôpitaux. L'objectif est d'éviter de revivre des cas similaires aux nombreuses cyberattaques qui ont touché des établissements français comme récemment avec l'hôpital d'Armentières (Nord), en février 2024, ou l'hôpital de Cannes, en avril 2024.

Théotim Raguet