Piratage satellite, drones IA et hackers : Israël déploie son arsenal "cyberguerre" face à l'Iran

La guerre n'est pas qu'une affaire de bombes, elle est également technologique. Le conflit qui oppose l’Israël et l’Iran a pris une tournure futuriste avec la multiplication des attaques cyber orchestrées par l’État hébreu.
Dans la soirée du 18 juin 2025, c'est la télévision iranienne qui a été victime d'un piratage, remplaçant les programmes habituels de la propagande par un écran noir et des messages appelant la population à sortir dans la rue. Un piratage possible grâce à une intervention réalisée sur le signal satellite.
Pour l’Israël, l’objectif est d’atteindre directement les populations, qui se sont vues récemment couper l’accès à internet dans la capitale Téhéran, et de créer un soulèvement populaire, dans le but d’affaiblir la République islamique.
Mais ce n’est pas la seule option technologique utilisée par le Mossad, les services secrets israéliens.
Des hackers pro-Israël à la manoeuvre
Depuis plusieurs mois, Israël peut compter sur les attaques répétées de groupes de hackers locaux, dont le plus important, Predatory Sparrow, a déjà visé de nombreuses infrastructures en Iran, comme la banque nationale Sepah. Selon ce groupe de pirates pro-Israël, il s’agit de mettre un terme à une institution "contournant les sanctions internationales" et qui financerait les terroristes.
Même chose pour la plateforme Nobitex, qui a été piratée le 18 juin 2025. Predatory Sparrow disposerait de son code source et menace aujourd’hui de le rendre public.
Afin d’éviter d’autres dommages, l’Iran a annoncé restreindre temporairement l’accès à internet, que le pays contrôle d’une main de fer pour ne laisser aucune place aux voix dissonantes. La plupart des réseaux sociaux occidentaux y sont ainsi censurés.
Ce champ de bataille numérique, on le retrouve également dans les techniques d’attaques plus frontales, via des drones de contrebande. Selon des informations d’Euronews, le Mossad a fait appel à des drones armés introduits illégalement en Iran afin de neutraliser les défenses iraniennes.
Des drones et de l'identification par IA
Pour réussir à frapper, des espions s’aident de l’intelligence artificielle pour pré-positionner des drones à courte distance des cibles, puis établir un schéma d’attaque en fonction de la situation évolutive sur le terrain.
L’utilisation de l’IA dans le cadre d’un conflit n’est pas chose nouvelle pour Israël, qui est déjà soupçonné d’y avoir eu recours pour réaliser des identifications à Gaza, afin de viser au plus près des dirigeants du Hamas.
Depuis plus de dix ans, Israël est également devenu une véritable pépinière de startups Tech, à la manière de la Silicon Valley aux États-Unis. Y ont vu le jour notamment l’application de cartographie Waze, rachetée par Google, mais aussi le logiciel de piratage ultra-discret Pegasus qui a fait scandale pour avoir été utilisé à des fins politiques d’espionnage. D’autres entreprises israéliennes se sont aussi notamment spécialisées dans la défense et la cybersécurité, permettant au renseignement militaire de recruter en leur sein pour améliorer son arsenal.