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Cybersécurité

Israël: le nombre de cyberattaques explose depuis les attaques du Hamas

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Des groupes de hackers, dont certains liés à la Russie, ciblent des sites médiatiques et gouvernementaux israéliens depuis les attaques du Hamas dans le pays.

Le conflit israélio-palestinien se déroule également sur le plan numérique. Depuis les attaques du Hamas en Israël, des activistes - dont certains sont affiliés à la Russie - ont visé des sites institutionnels ou des médias, indique Bloomberg.

Selon The Register, au moins quinze groupes de cybercriminels ont annoncé leur participation active dans le conflit. Ils souhaitent perturber le fonctionnement d'Israël ou de la Palestine. Mais parmi les activistes les plus connus, beaucoup s'attaquent aux institutions israéliennes.

Des soutiens pro-russes

Ainsi, le groupe Killnet a assuré dimanche 8 octobre qu'il ciblerait l'ensemble des systèmes gouvernementaux israéliens. Ce groupe de pirates est composé de hackers pro-russes et se spécialise dans les attaques par déni de service (DDoS). Cette technique inonde les sites visés de connexions, les forçant à être mis hors-ligne.

Selon ses revendications, Killnet tient Israël responsable de l'effusion de sang et accuse le pays de soutenir l'Ukraine et l'Otan. Il a affirmé avoir mis hors service ce dimanche les sites web du gouvernement israélien et du service de renseignement intérieur Shin Bet. Il y a quelques semaines, ce groupe avait mis à mal le site officiel de la famille royale britannique.

Le groupe Anonymous Sudan s'affiche lui aussi comme un soutien de la Russie. Il a annoncé supporter la "résistance palestinienne" et a revendiqué les attaques contre le site d'informations The Jerusalem Post.

Les perturbations du site internet ont pu être constatées ce mardi 10 octobre par Tech&Co.

Une application mobile compromise

"Il est clair que d'autres hacktivistes russes choisissent également leur camp et soutiennent activement le Hamas dans sa guerre contre Israël", a déclaré à Bloomberg Mattias Wåhlén, un expert en renseignements sur les menaces de la société Truesec AB.

Selon lui, les actions des groupes de hackers "ressemblent davantage à des frappes opportunistes". "Le conflit fait les gros titres, ce qui attire des groupes comme Killnet, qui tentent de monétiser les attaques DDoS. Cela envoie toujours le message que la Russie est du côté du Hamas et contre Israël", poursuit-il.

Dans ce contexte, une application mobile a dû être retirée du Google Play Store. Elle servait à prévenir la population israélienne d'attaques de missile en diffusant des alertes. Mais un hacker dénommé AnonGhost a compromis le service, a repéré l'entreprise de cybersécurité Group-IB.

En exploitant une faille, il a pu intégrer de fausses notifications intégrant des phrases telles que "mort à Israël", "la bombe nucléaire arrive", mais aussi des croix gammées.

Pour trouver des cyberattaques ciblant la Palestine, il faut se tourner vers l'Inde. Bien que plusieurs groupes visent Israël, Indian Cyber Force a revendiqué des attaques contre les sites du gouvernement palestinien, précise The Register.

Pierre Monnier