Facebook banni de Papouasie-Nouvelle-Guinée pendant un mois

Mark Zuckerberg - JOSH EDELSON / AFP
Les habitants de Papouasie-Nouvelle-Guinée seront privés de Facebook pendant un mois. Le gouvernement a pris cette décision dans le but de traquer les faux comptes et d’étudier l’impact du réseau social sur la population, a repéré le quotidien britannique The Guardian sur le journal national Post-Courier. Aucune date de mise en œuvre de la mesure n’a été avancée.
"Cela nous permettra de collecter des informations pour identifier les utilisateurs qui se cachent derrière des faux comptes, partagent des contenus pornographiques et répandent des fausses informations afin de les supprimer", a expliqué Sam Basil, le ministre de la communication. "Ainsi, les personnes utilisant leur vraie identité pourront ensuite profiter du réseau social de manière responsable", a-t-il dit.
Inquiétudes après le scandale Cambridge Analytica
Il s’agit aussi de réfléchir à une meilleure protection des données des citoyens de Papouasie-Nouvelle-Guinée qui utilisent Facebook. Sam Basil a suivi de près les péripéties du scandale Cambridge Analytica, qui a révélé la fuite des données de millions d’utilisateurs.
"Nous pouvons également envisager la création d’un nouveau réseau social pour nos citoyens (…). S’il le faut, nous pouvons rassembler des développeurs d’applications pour imaginer un site plus propice à la communication des Papouasiens à l'intérieur du pays et à l'étranger", affirme Sam Basil. "Nous ne pouvons plus cautionner les abus de Facebook dans le pays", a-t-il martelé.
Des interrogations sur cette mesure
La docteure Aim Sinpeng, experte en médias numériques à l'Université de Sydney, s’inquiète de ce bannissement, rapporte le Guardian. Les récentes suspensions de Facebook dans le monde ont souvent été corrélées à des élections ou à une volonté de limiter l'accès à l'information, comme en Chine.
"Je ne sais pas pourquoi l'interdiction est nécessaire. On peut faire une analyse de Facebook sans y avoir recours. Et quelles données le gouvernement va-t-il collecter?", s’interroge Aim Sinpeng. "S’ils se préoccupent des fausses informations, il existe de nombreuses façons de s’en charger sans faire interdire une plateforme", explique-t-elle.
Elle ajoute que selon de récentes statistiques, le taux de pénétration d’internet dans le pays est de seulement 12%. Les utilisateurs de Facebook sont donc loin de représenter la majorité de la population.