Le patron d'Apple donne des indices sur son casque de réalité augmentée

Un homme mesuré, sûr de ses choix et de sa vision. C’est ce qui ressort du long portrait que le magazine GQ dresse de Tim Cook, l’homme aux commandes d’Apple depuis près de 12 ans, mais qui se voit toujours "en outsider".
Mais pour celui qui a succédé à Steve Jobs, c’est aussi un rôle auquel il a longtemps été cantonné. Le premier fut l’âme d’Apple, le visionnaire parfois tyrannique, mais totalement dédié à la cause. Tim Cook a pris la direction de manière plus discrète, voire réservée, mais tout aussi ferme. Le premier a lancé l’iPhone, l’iPad, les Mac, iMac et autres. Le second peut se targuer d’avoir présenté au monde l’Apple Watch ou encore les AirPods et AirPods Max. Mais finalement, il porte encore le poids de n’avoir pas à son compte LE produit qui changea la face du monde.
Le temps de la révolution
"Ceci est une révolution". La petite phrase emblématique que l’on attribue, à tort, à toutes les conférences Apple de l’ère Steve Jobs et ensuite n’a plus sonné aussi vraie depuis longtemps. Certes, l’Apple Watch et les AirPods se vendent comme des petits pains et ont contribué à faire décoller (démocratiser?) le marché de la montre connectée et celui des écouteurs sans fil. Mais ils n’ont rien révolutionné.
Alors peut-être la révolution viendra-t-elle du tant attendu casque de réalité virtuelle ou augmentée murmuré depuis tant d’années. La première intronisation pourrait être faite le 5 juin prochain, lors de l’événement d’ouverture de la WWDC 2023, la conférence des développeurs organisée par Apple sur ses terres. De quoi entrer véritablement dans l’histoire de l’entreprise pour l’homme qui en a changé quelque part la façon de faire depuis sa prise de pouvoir. Durant l’entretien avec GQ, l’intéressé élude évidemment la question, tout en donnant quelques pistes...
"Il est évident que le fait de superposer au monde physique des éléments du monde numérique pourrait grandement améliorer la nature des échanges et des liens entre les individus. Cela donnerait plus de pouvoir aux gens. Ça leur permettrait de faire des choses qu’ils ne pouvaient pas faire avant", explique-t-il au magazine au sujet de la réalité augmentée.
Tim Cook évoque cependant une utilisation "lors d’une séance de brainstorming" afin de "collaborer beaucoup plus facilement" en utilisant un élément numérique et en le visualisant ainsi lors de la discussion. "On pourrait interagir avec cet élément, créer avec lui et, ainsi, mieux collaborer", ajoute le boss d’Apple qui voit en la réalité augmentée "un monde qui pourrait être meilleur que le monde réel en lui superposant un monde virtuel". Utiliser pareille technologie s’avérerait ainsi "un boosteur de créativité", une aide à l’accomplissement des tâches quotidiennes sans avoir à y penser" ou encore un moyen d’imaginer et d’inventer beaucoup de choses, souligne-t-il.
"Je peux aussi changer d'avis"
Il faut reconnaître que le natif de l’Alabama n’a jamais caché son intérêt pour la réalité augmentée, qu’il jugeait déjà, il y a quelques années, plus intéressante que la réalité virtuelle, même si à l’époque, il trouvait le concept de lunettes façon Google Glass ou de casque à la Oculus (Meta désormais) Quest trop intrusifs et contraignants à l’usage. "Je peux aussi changer d’avis", glisse cette fois Tim Cook à GQ. "Si vous réalisez que vous avez tort, il faut toujours l’admettre et aller de l’avant au lieu de s’enfoncer dans son erreur.”
La place d’Apple est-elle sur la réalité virtuelle ou augmentée? Tim Cook ne l’écarte pas. “Les gens ont douté pratiquement de tout ce que nous avons entrepris. C’est le principe : si vous êtes dans l’innovation et que vous essayez de créer des nouveautés, il y aura toujours des sceptiques, des gens pour remettre en cause vos choix", explique-t-il, rappelant que, quand Apple se lance sur un nouveau marché, ce n’est jamais pas à la légère, mais toujours en se demandant "si on peut contribuer de manière significative" et apporter quelque chose.
Cela veut surtout dire un savoir-faire maison et une façon de faire aussi qui soit signée Apple. "On n’est pas intéressé par l’assemblage de pièces qui viennent de fournisseurs extérieurs. On veut contrôler la technologie primaire. C’est comme ça qu’on innove", conclut-il.
Un début de réponse pourrait donc intervenir lors de la WWDC 2023, devant des milliers de développeurs prêts à oeuvrer pour ce nouveau venu. Aura-t-il des allures de casques ou de lunettes? Le mystère reste entier. Sera-t-il seulement là? Il y a tout de même fort à parier au vu de l’invitation qui semble laisse présager d’une diffraction de la lumière sur une lentille, sans doute celle d’un casque de réalité quelle qu’elle soit.