L'iPhone 12 épinglé pour ses émissions d'ondes: pourquoi il ne faut pas s'inquiéter

C'est une affaire dont Apple se serait bien passé, au moment même du lancement de ses nouveaux iPhone. Ce 12 septembre, l'Agence nationale des fréquences (ANFR) publiait un communiqué de presse pour demander à Apple de mettre à jour l'iPhone 12, dont les émissions d'ondes ont été mesurées comme étant supérieures à ce que prévoit la réglementation. L'ANFR menace par ailleurs la marque d'ordonner le rappel des iPhone 12 en circulation, tandis que leur commercialisation est désormais interdite.
Malgré le caractère inédit de cette annonce concernant Apple, il n'y a pas de raison de penser que l'iPhone 12 représente un danger pour la santé des utilisateurs. Dans ses contrôles, l'ANFR a testé les trois types de DAS (débit d'absorption spécifique) de l'iPhone 12: le DAS tête (les émissions d'ondes lorsque le smartphone est tenu près de l'oreille) le DAS tronc (lorsque le smartphone est porté près du buste, par exemple dans une poche de veste), et le DAS membre (lorsque le smartphone est tenu en main ou glissé dans une poche de pantalon).
Marge de sécurité
Si l'iPhone 12 est dans les clous dans les deux premiers cas, il dépasse la valeur réglementaire pour le DAS membre, avec une valeur mesurée de 5,7 W/kg, contre une norme maximale de 4 W/kg.
La norme de 4 W/kg a été déterminée par une ONG, la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants, qui fait consensus parmi les scientifiques. Elle est basée sur des mesures en laboratoire - notamment sur des rongeurs - pour déterminer le seuil à partir duquel les ondes électromagnétiques ont un effet biologique, à savoir l'échauffement en température des tissus humains.
Comme le précise la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) sur son site, ce niveau a été établi à 40 W/kg pour les membres (mains et jambes), contre 20 W/kg pour le tronc et la tête. Afin de mieux encadrer l'utilisation massive des appareils mobiles, un facteur de 10 a été appliqué en guise de marge de sécurité. Ce qui aboutit ainsi aux valeurs maximales de 2 W/kg pour les DAS tête et tronc, et 4 W/kg pour le DAS membre.
"Les membres ont davantage de tolérance, ils sont plus froids que la tête et le tronc car ils sont moins vascularisés" explique Gilles Bregant, directeur général de l'ANFR, à Tech&Co.
Le DAS: une mesure maximale
Avec un DAS membre mesuré à 5,7 W/kg, l'iPhone 12 dispose d'une marge encore confortable avant d'atteindre le niveau du consensus établi par l'ICNIRP.
Par ailleurs, la mesure du DAS membre de l'ANFR ne correspond en aucun cas à un usage moyen du mobile. "Les mesures en laboratoire ne reflètent pas ce qui se produit lors de l’usage habituel de l’appareil", rappelle l'agence nationale sur son site. En réalité, les émissions d'ondes ne peuvent atteindre de tels niveaux que dans des conditions d'accès au réseau extrêmement dégradées.
"Le DAS réel varie dans une proportion de 1 à 800 000 par rapport au DAS maximum, et en moyenne dans d'excellentes conditions de réception, d’un facteur de 1 à 32 000", précise ainsi l'ANFR.
Dans les faits, il est donc peu probable que des utilisateurs d'iPhone 12 aient, au quotidien, régulièrement été exposés au niveau d'émission d'ondes mesuré par le laboratoire de l'ANFR, qui étudie par ailleurs ce dossier depuis environ un an.
Ce fonctionnement permet toutefois de tirer des recommandations simples à mettre en œuvre pour ceux qui désirent limiter leur exposition aux ondes: passer des appels lorsque le réseau est de bonne qualité, et, dans la mesure du possible, tenir l'appareil éloigné de son oreille grâce à la fonction haut-parleur ou à des écouteurs.