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Crash-test, immersion, vibrations: on a visité le lab de l'Apple Park qui torture les iPhone

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Au coeur des multiples bâtiments de l'Apple Park, un mystérieux building est encore plus tenu au secret que les autres. C'est ici que la marque vient mettre à l'épreuve ses futurs iPhone avant leur sortie. Bienvenue au Lab Durabilité.

C’est un lieu à l’abri des curieux. Et pour cause, il abrite les prochains iPhone, certains qui ne sont qu’à l’échelle de vague projet pour des années futures. Un lieu discret, empli de machines en tous genres, où l’on ne soigne pas le design voulu si parfait des produits, où l’on ne cherche pas à améliorer les fonctions. Ici, on maltraite le tout et on torture les usages.

Car se cachent derrière ces murs différentes zones où votre futur iPhone va être malmené, secoué, inondé, balancé. Mais c’est pour son bien et le vôtre. Tout est fait pour tester la résistance en tous points du smartphone maison et rien ne lui est épargné.

Tech&Co a pu suivre certaines des étapes subies par l’iPhone avant qu’il n’entre en production et finisse dans les mains de millions d’utilisateurs. L’iPhone qui a l’honneur d’une sortie aura vu quelque 10.000 de ses semblables maltraités et souvent détruits avant d’arriver au produit parfait, validé. Car Apple doit anticiper les moindres aléas de la vie d’un iPhone pour s’assurer qu’il résistera à n’importe quelle condition d’utilisation au cours de sa vie, mais aussi de ses vies suivantes en reconditionné. Et chaque génération d’iPhone repart à zéro pour ses tests.

L'iPhone chute sous tous les angles et de toutes les hauteurs
L'iPhone chute sous tous les angles et de toutes les hauteurs © Apple

Reproduire les pires conditions météo du monde

Pour cela, la marque cherche sans cesse à observer les usages et à recréer des scénarios en laboratoire, tout en s’appuyant sur des données remontées du terrain. Chaque test est donc pensé pour être scientifique, mesurable et reproductible en interne afin d’assurer la fiabilité et la sécurité avant tout, les deux obsessions d’Apple qui a aussi fait de la longévité de ses appareils un gage de succès dès la conception.

Même si Apple a désormais lâché du lest sur la réparabilité en autorisant bien plus de partenaires agréés à réparer ses appareils ou en offrant aux utilisateurs les plus aguerris la possibilité d’œuvrer eux-mêmes sur leur iPhone avec des outils adaptés, tout est fait pour que ce dernier dure, résiste, tout en étant pensé pour être réparable. Un véritable souci de design responsable qui infuse jusque dans ses crashs-tests.

Car l’iPhone va subir dans ces laboratoires des tests plus extrêmes encore que ceux imposés par les standards de l’industrie afin de répondre à toutes les situations, même les pires, auxquelles il pourrait être confronté. Les scénarios les plus poussés - mais réalistes - sont ainsi mis en place comme l’humidité tropicale qui pourrait entraîner de la corrosion, les poussières du désert de l’Arizona qui se glisseraient dans les interstices les plus petits. Cela se matérialise par un iPhone soumis à une tempête de sable afin de vérifier l’efficacité des joints d’étanchéité contre les particules fines.

Dans la chambre climatique, le smartphone subit aussi, dans une boîte fermée, des variations extrêmes de température et d’humidité, les pires conditions possibles, pour voir comment il réagit, notamment en transport entre les pays très chauds aux embruns salins ou les froids sibériens.

L'iPhone subit tous les tests possibles
L'iPhone subit tous les tests possibles © Apple

La table vibrante simule aussi les secousses et chocs subis durant le voyage ou lors d’une chute accidentelle. L’appareil est posé sur la surface qui réplique des séries de vibrations (cela fonctionne aussi pour un casque Apple Vision Pro). L’objectif est de détecter d’éventuels points faibles dans la conception et l’assemblage.

Des tests de chutes multiples

L’intégrité de l’appareil est ensuite passée au crible. Une chambre UV permet ainsi d’accélérer l’exposition à la lumière du soleil afin de voir comment vont se comporter les coloris au fil du temps, mais également l’écran. La chambre IPX va lui apporter un coup de frais en l’exposant à des conditions simples à extrêmes (projection d’eau, pluie fine, arrosage intensif). L’objectif est de s’assurer que les protections contre l’eau sont bien efficaces et, pour cela, quatre étapes vont décider du niveau d’étanchéité de l’appareil (IPX1, IPX2, IPX4 ou IPX10).

Mais le plus impressionnant et essentiel pour Apple reste les tests de chute qui vont garantir la solidité de l’iPhone face à une multitude de chutes accidentelles, à des hauteurs et des angles différents. Le téléphone est tout d’abord mis dans un tambour façon machine à laver qui va le remuer dans tous les sens pour enchaîner les chocs. Il prend ensuite position sur une tablette et un bras robotique vient s’en emparer, le secouer et le lâcher lourdement sur différentes surfaces (béton, parquet, bitume…). Les équipes peuvent ensuite s’assurer que l’iPhone continue de fonctionner malgré plusieurs impacts. Les Macbook sont aussi testés de la sorte et vous seriez surpris des déformations quasi imperceptibles à l’œil nu, mais bien réelles, qu’ils peuvent subit en tombant du mauvais côté sur le sol.

L'iPhone subit de multiples chutes, lâché par un bras robotique
L'iPhone subit de multiples chutes, lâché par un bras robotique © Tech&Co

Mises à jour logicielles permanentes, test de résistance et matériaux réparables plus facilement: chez Apple, la durabilité est une approche plus globale qui ne se résume pas à des années supplémentaires de mises à jour système. Cela passe par un iPhone résistant, sur la forme et la philosophie, qui trouve bien souvent une seconde vie voire une troisième en recommandé tant son état laisse admiratif. Apple se félicite d’ailleurs que les réparations de ses appareils ont baissé de 40% en 10 ans, en grande partie par leur solidarité et leur potentiel à être revendus facilement. La durabilité, un choix finalement gagnant pour Apple, ses clients et la planète.

Melinda Davan-Soulas