Apple: comment Touch ID a marqué l'industrie du smartphone de son empreinte

Le 02/03 à 07h23

Lancé en 2013 comme principale nouveauté de l'iPhone 5s, Touch ID a été un marquant pour l'industrie du smartphone, et pour Apple, un moyen de porter son discours sur la sécurité.

Depuis 2013, la mode n'est plus aux codes PIN ou aux mots de passe pour sécuriser l'accès à son smartphone. Avec l'iPhone 5s, Apple a ainsi introduit Touch ID, une fonctionnalité directement intégrée dans le bouton Home, qui permettait de s'identifier en utilisant son empreinte digitale (qui est unique à chaque individu).

Pour concevoir cet outil désormais bien pratique, Apple explique avoir utilisé "le nec plus ultra" avec un bouton Home composé de cristal de saphir, et qui permet de protéger le capteur, tout en faisant le point sur l'empreinte. Pour le maintenir en place, un anneau en acier qui sert à détecter le doigt et lance l'appel de l'OS pour l'analyse.

Une sécurité accrue sur les smartphones

A l'époque, cette nouveauté est moquée, d'autant qu'elle est victime de plusieurs complications, comme l'absence de reconnaissance si le doigt est moite, voire blessé ou gras.

Pourtant, cela ne va pas empêcher la technologie de devenir une norme sur les smartphones de la concurrence. Mais ce 28 février 2025, Apple sonne le glas de Touch ID sur ses iPhone, en remplaçant définitivement l'iPhone Se par le 16e, qui adopte un design "bord à bord".

Malgré son abandon sur iPhone, Apple sait que sa technologie fonctionne. Elle l'a d'ailleurs intégrée à ses autres appareils comme l'iPad et le Mac. Il faut dire que la sécurité est au rendez-vous: on peut d'abord scanner plusieurs de ses doigts pour s'identifier, et il faut donc votre accord express pour qu'une personne tierce puisse y accéder.

Apple, avec Touch ID, a surtout montré la voie à suivre en matière de sécurité auprès du grand public.

"Touch ID peut analyser plusieurs empreintes, quelle que soit leur orientation. Une représentation mathématique de votre empreinte est ensuite générée, puis comparée aux données d’identification digitale définies sur votre appareil, afin de déverrouiller ce dernier," écrit Apple.

Grâce au "Secure Enclave", Apple ne stock aucune image brute de votre empeinte et ne s'appuie que sur une représentation mathématique: "Personne ne peut déterminer votre empreinte à partir de cette dernière. Les données relatives à votre empreinte sont chiffrées, stockées sur disque et protégées par une clef, uniquement accessibles via Secure Enclave."

Quand Apple a montré la voie à Android

C'est surtout la facilité d'utilisation qui va convaincre à la fois les utilisateurs et les concurrents sous Android. Car Touch ID ne permet pas que de déverrouiller l'iPhone, il peut aussi valider un achat sur l'App store ou avec Apple Pay. On peut aussi accéder à ses mots de passe pour s'authentifier, tandis que des banques ou des applications sécurisées ne demandent désormais plus à l'utilisateur de s'identifier avec un mot de passe: tout passe par la biométrie.

Avec le temps, les utilisateurs ont donc pris l'habitude: terminé le code - qui reste toutefois possible - il suffit simplement de poser son doigt sur le bouton Home.

Les smartphones Android ont donc rapidement suivi. C'est en 2014 que Samsung a popularisé le procédé sur le système d'exploitation mobile de Google, grâce au Galaxy S5 lancé en avril 2014 - HTC avait tenté l'expérience dès l'automne 2013 avec un capteur à l'arrière du One Max, mais qui n'était pas pratique.

Xiaomi, Honor, Huawei, ou encore Google... Tous disposent aujourd'hui d'un Touch ID parfois sur la tranche, à l'endroit où se trouve le bouton d'allumage, ou sous l'écran. Elle est d'ailleurs bien souvent la solution conseillée par les constructeurs, qui n'ont pas d'équivalences à la technologie d'Apple sur Face ID.

Touch ID fait désormais partie du passé sur iPhone, mais une autre technologie l'a remplacé: Face ID. Apple continue donc à miser sur la sécurité, avec cette fois-ci les traits du visage. Mais ce choix n'a pas fait que des heureux: au final, Touch ID est plus rapide pour déverrouiller et ne nécessite pas de regarder son smartphone. Pour autant, c'est la voie suivie par Apple, et tant qu'elle n'adoptera pas, comme certains concurrents Android, une prise de l'empreinte sous l'écran, cela restera son principal atout.

Sylvain Trinel