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Apple bientôt contraint par l'Europe de s'affranchir de l'application Photos?

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Présente au sein d'iOS, le système d'exploitation mobile d'Apple, depuis sa création, Photos est l'une des rares applications impossible à désinstaller. Un problème pour l'Europe.

Alors qu'elle fait l'objet d'une vaste enquête pour son traitement du DMA, le règlement européen pour plus de concurrence, Apple fait face à une nouvelle charge de la part de Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission européenne.

La Danoise, très à cheval sur les questions de concurrence - elle est commissaire européenne dans ce domaine - a pointé du doigt l'application Photos d'iOS. Elle permet de stocker ses photos et vidéo, et donc de les retrouver rangées (ou non) dans des albums. Si elle fait partie des piliers du système d'exploitation de l'iPhone ou de l'iPad, elle n'est pas désinstallable, ce qui serait contraire au DMA.

Photos, porte d'entrée d'iCloud

Margrethe Vestager met en avant l'article 6, paragraphe 3 du règlement, qui stipule que les contrôleurs d'accès ont "l'obligation de permettre une désinstallation aisée des applications par défaut", ce qui n'est pas le cas de Photos. Un problème, puisque Photos n'est pas simplement une application stockant les clichés et vidéos d'un utilisateur, elle est aussi la porte d'entrée de l'écosystème du fabricant et de son offre sur le nuage, iCloud.

En clair, Apple ne permettrait pas aux utilisateurs d'iOS de pouvoir utiliser une autre application de ce type, et donc par extension un autre service de sauvegarde sur le nuage. Comme le signale John Gruber, un spécialiste d'Apple, la question d'une désinstallation, si elle devait se poser à l'issue de l'enquête, pourrait s'avérer hautement explosive compte tenu du développement nécessaire pour supprimer toutes les briques tenant les fondations de Photos, et par effet de bord, iOS.

La Commission européenne n'en a donc pas terminé avec Apple, notamment sur sa vision très personnelle - et déjà largement critiquée par les développeurs - du DMA. L'enquête pourrait néanmoins prendre plusieurs mois, laissant un premier répit au constructeur, qui a déjà dû permettre l'installation d'App stores alternatifs en Europe.

Sylvain Trinel