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DMA: l'Europe réclame des comptes à Apple dans sa guerre contre Epic Games

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24 heures après le bannissement du compte développeur d'Epic Games par Apple, l'Europe s'est fendue d'une déclaration.

Ce mercredi 6 mars, à la veille de l'activation du DMA, la directive européenne visant à créer plus de concurrence entre les grands acteurs de la tech, Apple procédait au bannissement du compte développeur d'Epic Games, le créateur de Fortnite. Une surprise, puisque l'entreprise américaine avait d'abord accordé un droit de présence.

L'Europe demande des explications

A peine 24 heures après cette décision, la Commission européenne a finalement pris la parole auprès de Reuters, indiquant qu'elle allait demander "plus d'explications" à Apple.

Par ailleurs, Thierry Breton, le Commissaire européen au marché intérieur, a appelé Apple à réactiver immédiatement le compte développement d'Epic Games: "Sous le DMA, il n'y a pas de place pour les menaces en réduisant au silence les développeurs," a-t-il indiqué sur le réseau social X.

En réponse à ce bannissement sans préavis, Apple a fourni une défense pour le moins curieuse, mettant en avant que "plusieurs décisions judiciaires" lui ont donné le droit de ne pas accepter les jeux d'Epic Games, que ce soit de la part du studio ou de l'une de ses filiales. Apple a également expliqué que "le comportement passé et à venir d'Epic" l'avait poussé à faire ce choix unilatéral.

Depuis quelques semaines et l'ouverture annoncé d'iOS à d'autres magasins d'applications alternatifs, Epic Games travaillait sur sa propre solution, lui permettant de faire revenir Fortnite, banni en 2020 de l'App store. En réponse à la décision d'Apple, le studio, qui développe aussi le moteur graphique Unreal Engine utilisé dans plusieurs milliers de jeux vidéo - y compris sur iOS, a expliqué y voir "une violation grave du DMA," constatant qu'Apple n'avait visiblement "pas l'intention de permettre une véritable concurrence sur les appareils iOS".

Tim Sweeney, le patron d'Epic Games, avait déjà vertement critiqué les nouvelles règles d'Apple pour autoriser des stores concurrents, en ponctionnant quelques centimes à chaque téléchargement en raison de "frais de service". Le régulateur européen avait de son côté expliqué rester attentif face à ces règles, qui pourraient donc faire l'objet d'une enquête officielle.

Sylvain Trinel