"Il faut que ce soit rapide": pourquoi près d'un jeune sur quatre ne décroche plus le téléphone

La génération Z ne répond plus. Si, lorsque vous appelez votre ami âgé d'une vingtaine d'années, celui-ci ne décroche pas, c'est normal: il fait peut-être partie des 23% de jeunes adultes à ne plus répondre au téléphone.
Interrogés par BFMTV, les premiers concernés ont plusieurs explications: "Ce qui peut être pesant, c'est quand c'est fait à l'improviste", explique l'un deux. "Je pense qu'on a juste perdu l'habitude, on est maintenant sur du rapide, il faut que ça aille vite," ajoute une autre.
"On ne supporte plus les silences"
Pour Joseph Agostini, psychologue-clinicien et psychanalyste, ce chiffre, issu d'une étude réalisée par Uswitch en avril 2024, n'est pas étonnant: "On ne supporte plus les silences, on est intolérant à toutes formes de frustration. Regardez les tutoriels sur Youtube: les silences sont gommés. Il faut toujours aller plus vite" explique-t-il sur BFMTV.
Le spécialiste souligne en outre que la généralisation des messages vocaux, par exemple sur Whatsapp, et les fonctionnalités permettant de les supprimer d'une conversation, ne laisse plus de place aux erreurs ou à l'inattendu: "Il n'y a plus de rectification en direct. On est toujours plus proche de ce que l'on veut dire, avec plus de clarté et de synthétisation."
Mais le revers de la médaille, c'est que l'on perd en "humanité", s'alarme Joseph Agostini.
Il faut néanmoins ajouter que la situation des appels indésirables s'est aggravée avec le temps, notamment en raison de la multiplication des démarchages ou des arnaques.
Avec les années, le législateur a néanmoins durci les règles du jeu pour éviter que des appels non souhaités deviennent une corvée et créent au passage une "peur" de décrocher. Des règles du jeu qui pourraient une nouvelle fois redonner le goût au téléphone, tel qu'il a été conçu à l'origine - pour les appels - avec une récente loi votée pour interdire le démarchage sans autorisation expresse du consommateur.