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Fin de la 2G et de la 3G: 2,7 millions de personnes disposent encore d'un téléphone non compatible 4G en France

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L'Arcep, le régulateur des télécoms, a annoncé la mise en place d'un observatoire en vue de l'arrêt de la 2G prévue pour fin 2026.

Si la Fédération des ascenseurs a déjà largement fait entendre sa voix ces derniers mois sur le sujet de la fin de la 2G - prévue pour fin 2026 - et la fin de la 3G - prévue pour fin 2028, l'Arcep, le régulateur des télécoms, se place en juge de paix.

C'est pourquoi l'Autorité vient d'annoncer la création d'un observatoire trimestriel qui permettra de suivre l'état de la transition.

2,7 millions de personnes risquent la coupure fin 2026

La fin de la 2G et de la 3G sont deux étapes importantes, et les opérateurs ne comptent pas modifier leur calendrier. Pour eux, il s'agit d'avancer technologiquement, mais aussi d'améliorer la sécurité du réseau et satisfaire à des exigences en matière de sobriété énergétique.

Dans son premier rapport, l'Arcep note cependant que sur les 5,9 millions de cartes Sim embarquées sur des appareils uniquement compatibles 2G ou 2G/3G, 2,7 millions le sont dans des téléphones appartenant à de simples usagers. Les autres sont dans des ascenseurs - 290.000 appareils, selon la Fédération des ascenseurs - ou encore des téléalarmes.

2,7 millions, c'est un chiffre assez conséquent rapporté aux 68,6 millions de Français. Cela correspond à un public disposant encore d'un vieux téléphone. Il faut néanmoins noter que le secteur des "dumb phones", ces petits téléphones très simples, ou même des smartphones adaptés parfois à un public âgé, a longtemps rechigné à se mettre à la 4G. Jusqu'à il y a peu, on pouvait ainsi encore trouver des modèles non compatibles 4G dans le commerce. Il faut dire que l'intérêt est loin d'être évident puisqu'on parle généralement d'appareils ne nécessitant pas d'accéder à internet.

En 2017, Nokia a réédité l'un de ses smartphones les plus connus : le 3310. Celui-ci n'était alors pas compatible 4G.
En 2017, Nokia a réédité l'un de ses smartphones les plus connus : le 3310. Celui-ci n'était alors pas compatible 4G. © Josep Lago / AFP

Pour les opérateurs, cela représente donc un véritable défi pédagogique de faire passer ce public moins motivé à l'idée de changer de téléphone alors que le leur fonctionne encore très bien pour leurs usages. Mais il faut le rappeler: passé fin 2028, si un appareil ne permet pas d'accéder au réseau 4G, il deviendra inopérant puisque les fréquences d'origine (900 MHz et 1.800 MHz) seront réattribuées aux réseaux mobiles plus récents.

L'Arcep note néanmoins que les choses s'accélèrent. Entre décembre 2024 et juin 2025, le nombre d'appareils uniquement compatibles 2G et 3G a baissé de plus de 18%. A ce rythme, on peut donc a priori espérer que le grand public sera quasiment complètement passé à autre chose.

Malgré tout, l'heure tourne, et vite. Orange a annoncé les détails de l'arrêt de son réseau 2G. Celui-ci se fera par étape, avec plusieurs villes concernées dès le 31 mars 2026 dans le Sud-Ouest.

Depuis l'adoption du plan France Très Haut Débit en 2013, plusieurs événements majeurs sont venus bouleverser le monde des télécoms. Outre l'arrivée de la 5G, c'est l'ADSL qui a commencé à faire ses adieux du côté de l'internet fixe. La fin de la 2G puis de la 3G n'est donc que la suite logique afin de proposer les meilleurs débits possibles aux usagers, qui devront s'y mettre, quoi qu'il en coûte.

Sylvain Trinel