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Cent fois plus rapide que la 5G: le gouvernement prépare déjà l'arrivée de la 6G en France

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La France prépare le terrain pour la sixième génération de réseaux mobiles. L'objectif est d'assurer la souveraineté numérique de l'Hexagone, alors que le déploiement de la 6G n'est prévu qu'à l'horizon 2030.

Alors que la 5G ne représente encore que 10% des forfaits mobile en France, le gouvernement s'intéresse déjà à la 6G. Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique, et Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, ont en effet dévoilé le programme de recherche "Réseaux du futur", visant à répondre à la stratégie nationale d'accélération sur les futurs réseaux.

Le projet doit mener à la création d'une plateforme baptisée "France 6G". Cette dernière devrait permettre de coordonner les actions des différents acteurs en vue de l'arrivée de la sixième génération de réseaux mobiles. Avec comme échéance le début des années 2030.

"La plateforme visera également un renforcement de la coopération européenne et internationale, agira comme un centre de valorisation des actifs de propriété intellectuelle et travaillera à l’adoption de standards internationaux conscients des enjeux environnementaux et sociétaux", précise le gouvernement dans un communiqué.

Débits 100 fois supérieurs à la 5G

Le développement de ce projet intervient surtout en raison du défi que représente l'arrivée de la 6G. Avec des débits estimés jusqu'à 100 fois supérieurs à ceux de la 5G, la 6G devra en effet répondre aux problématiques énergétiques et environnementales déjà abordées lors de l'arrivée de la 5G.

Selon Orange, la 5G est "deux fois plus efficace du point de vue énergétique que la 4G". Une moindre consommation par gigaoctet de donnée, qui pourrait toutefois s'accompagner d'une utilisation toujours plus intense, permise par ces nouvelles technologies.

"L'amélioration de l’efficacité énergétique ne suffira pas, à long terme, à contrebalancer l’augmentation du trafic", notait par exemple l'Arcep, l'autorité de régulation des réseaux télécoms, dans un rapport de 2019.

"Par effet rebond, une évolution technologique qui s’avère permettre une réduction des émissions de gaz à effet de serre à usage constant est susceptible de produire en fait un accroissement global des émissions en raison de la multiplication des usages qu’elle permet", expliquait également l'autorité.

Le projet "Réseaux du futur" sera piloté par trois acteurs: le Commissariat à l'Energie Atomique, le CNRS et l'Institut Mines Télécom, qui devront donc trouver des solutions à ces problématiques.

Doté d'un budget de 65 millions d'euros, le programme de recherche a pour ambition de "positionner la France sur un marché essentiel pour garantir sa souveraineté numérique".

Julie Ragot