6G: une puce expérimentale affiche des débits qui dépassent les 100 gigabit/s, jusqu'à 500 fois plus rapide que la 5G

La 6G est la prochaine étape, lointaine des télécoms mobiles. Si le logo s'affiche déjà fièrement dans les allées du MWC Barcelona, le salon mondial des télécommunications à Barcelone, les opérateurs travaillent sur la question depuis longtemps et le travail n'est pas près d'être bouclé.
Néanmoins, sans que le standard soit défini, des ingénieurs travaillent déjà à développer les puces qui soutiendront les connexions à ce réseau en devenir. Et le futur est prometteur.
Aux Etats-Unis et en Chine, des chercheurs des universités de Santa Barbara (en Californie), de Pékin et de Hong Kong ont conjointement élaboré une puce 6G capable de fournir un débit de plus de 100 gigabits par seconde, c'est dix fois plus rapide que la limite théorique de la 5G, et même près de 500 fois plus rapide que les débits moyens observés. Les résultats incroyables ont été publiés dans la revue Nature.
Un réseau plus flexible et boosté à l'IA
Pour arriver à assurer ces débits, les universitaires ont développé une puce photonique. Autrement dit, une puce qui utilise non pas des signaux électriques (électrons) pour transporter l'information, comme le font la plupart des puces qu'on utilise au quotidien, mais des signaux lumineux (photons).
La toute petite taille de cette puce, 11 millimètres sur 1,7 millimètre, n'en est que plus impressionnante. D'autant qu'elle est en mesure de fonctionner sur une bande de fréquences "ultra-large", en couvrant neuf bandes radio différentes.
Les ingénieurs américains et chinois ont donc utilisé un modulateur électro-optique qui convertit les signaux radio en signaux optiques sur une large plage de fréquences (500 MHz à 115 GHz), qui permet de couvrir de nombreux types de besoins, des zones rurales qui nécessitent une large couverture aux connexions entre les voitures, ou même aux opérations chirurgicales à distance, qui nécessitent des latences extrêmement faibles.
La puce pourrait donc permettre à un appareil (smartphone, ordinateur...) d'obtenir d'excellents débits qu'importe où il se trouve. L'attribution adaptative des fréquences, qui "assure une fiabilité accrue dans des environnements de spectre complexes" laisse ainsi entendre que le futur réseau télécom pourrait donc être bien plus adaptable qu'à l'heure actuelle.
Une arrivée pas avant 2030
Si ces débits font rêver, il reste à ce stade encore très expérimentaux. La 6G a pour ambition d'augmenter les débits, mais aussi de réduire sensiblement la latence afin de devenir une alternative crédible à l'internet fixe.
Ses premières applications sont davantage pensées pour les entreprises, mais trouveront évidemment un sens auprès du grand public. L'IA sera également de la partie pour une gestion plus efficace des connexions entre les antennes et les appareils qui s'y connecteront.
L'arrivée de la 6G ne devrait cependant pas intervenir avant 2030 au plus tôt.