"Nous ne sommes pas là pour punir les artistes": Spotify va désormais signaler (en le cachant) les musiques générées par IA

Critiqué pour sa gestion des contenus générés par intelligence artificielle, Spotify décide aujourd'hui de prendre la parole et annonce une modification de ses règles. Dans une conférence à laquelle Tech&Co a pu assister, la plateforme de streaming explique qu'elle va "promouvoir les initiatives positives" en respectant "les standards de l'industrie" en matière d'IA.
Cela passe d'abord par l'apparition d'une indication qu'un contenu a utilisé de l'IA (partiellement ou complètement). Mais elle est bien cachée: il faudra aller dans les crédits d'une musique pour le savoir.
Spotify veut faire respecter "des standards"
Il n'est pas prévu, comme peut le faire Deezer, de clairement l'afficher en dessous d'un titre ou d'un album. "Il y a plusieurs manières d'utiliser l'intelligence artificielle," défend Sam Duboff, responsable du marketing, auprès de Tech&Co. "Tous les services de streaming construisent leurs propres systèmes pour définir ce qui est fait par IA, ce qui n'est pas fait par IA."
"Ce n'est pas notre rôle de définir comment un artiste doit se présenter," ajoute-t-il en réponse à la polémique entourant le groupe The Velvet Sundown, qui a été intégralement généré par IA, et qui cumulait des millions d'écoutes mensuelles.
Si ces contenus respectent les "standards", Spotify ne compte pas les déréférencer ou couper la monétisation. Selon la plateforme, ces nouvelles règles doivent permettre d'augmenter les revenus "à ceux qui les respectent".
"Les IA clonant sans autorisation d'autres artistes ou qui s'invitent de manière illégitime sur des fiches d'artistes sont interdites sur Spotify," ajoute Charlie Hellman, responsable de la musique.
Pour ce faire, Spotify a développé un filtre qui devrait venir bloquer les comptes fautifs d'user d'astuces pour générer de l'argent sur le dos d'artistes légitimes. On parle notamment des mises en ligne massives, de l'abus des règles de référencement pour faire remonter des titres, ou bien un duplicata afin d'outrepasser les protections proposées par Spotify ou utilisant du contenu soumis au droit d'auteur.
"C'est le début d'un long voyage et nous continuons d'apprendre de nos discussions avec les artistes, les labels et les utilisateurs," ajoute Charlie Hellman, étonnamment silencieux quand il s'agit d'expliquer pourquoi Spotify a mis autant de temps à répondre à la problématique de l'IA générative sur la plateforme.