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Bannissement de Twitch, mise sous scellé: le week-end mouvementé du "Lokal 2.0", presque deux mois après la mort de Jean Pormanove

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Relancé un mois et demi après la mort en direct de Jean Pormanove, le Lokal a connu un week-end compliqué, alors que sa nouvelle équipe est sous le coup d'une troisième enquête du parquet de Nice.

Le nouveau "Lokal" fait de nouveau des siennes. Alors qu'on apprenait vendredi 10 octobre l'ouverture d'une nouvelle enquête du parquet de Nice pour "violences volontaires en réunion", les choses se sont accélérées le week-end dernier pour Gwen C., son principal protagoniste.

Le frère de "Naruto", qui était à la tête de la chaîne Kick où le streameur Jean Pormanove est décédé en direct après plusieurs jours de violences et de brimades, a vu les locaux où sa nouvelle équipe évolue être perquisitionnés par la police. Quelques heures plus tard, Twitch a procédé à un bannissement de la chaîne de 24 heures en raison du non-respect des règles communautaires.

De "fausses" violences mais de vraies menaces

Selon les informations récoltées par Tech&Co, la plateforme de streaming appartenant à Amazon "étudierait" actuellement la situation, sans en dire davantage à ce stade sur la suite. Une position étonnante alors que son règlement stipule que le comportement d'un streameur en dehors de Twitch peut également donner lieu à un bannissement prolongé, voire définitif.

Le bannissement de 24 heures correspondrait au premier degré de sanction de Twitch, après l'avertissement. Le streameur peut ensuite revenir, mais sa sanction reste "accrochée" à son compte pour qu'elle soit prise en compte en cas de récidive.

Le matériel informatique a par ailleurs été saisi et les locaux mis sous scellé, les empêchant de pouvoir relancer quoi que ce soit.

"Ils sont venus, ils ont pris tout ce qu'il y avait dans le local," affirme Mehdi, un des compères de Gwen C., dans un live sur Kick. "Ils n'ont pas convoqué ni Gwen, ni 'Trois Cheveux', et pour le moment, ils peuvent pas streamer là-bas."

Dans le chat de Mehdi, une centaine d'utilisateurs appelant à "fermer" Mediapart, à l'origine de l'information, mais aussi à "faire arrêter cette sal*pe de Marie Turcan", la journaliste qui a signé l'enquête pour le media d'investigation.

Sur son compte Instagram, Gwen C., qui évolue sous le pseudonyme de "OGK Decoy", n'a pas tardé à réagir à cette nouvelle affaire, insultant au passage les nombreux médias qui ont repris les informations de Mediapart. Pendant une partie du week-end, le jeune homme n'a pas hésité à partager des "soutiens" troublant de sa communauté, dont la story d'un utilisateur montrant un streameur armé d'un fusil, une image capturée depuis Kick avec la mention "Fuck les médias, si vous avez besoin pour le nettoyage, appelez ce mec".

A l'origine de ces nouveaux rebondissements, une séquence du live retransmise sur Twitch où l'on voit Gwen C. couper la caméra pour donner des coups à l'un de ses amis également présent. Même si aucune violence ne semble toutefois véritablement commise, cela a donné lieu à plusieurs signalements aux autorités.

"Les gars croyez-le ou pas, mais l'extrait où je coupe la caméra et où je fous une branlée à Trois Cheveux - grosse branlée apparemment - ça a suffit pour que les flics débarquent aujourd'hui au Lokal, prennent encore tout le matos et le mettent sous scellé," explique Gwen C. dans une vidéo publiée sur Instagram.

Il affirme que les lives sur sa chaîne sont à l'arrêt "pour une durée indéterminée".

Dans le même temps, la plateforme Kick, très critiquée pour avoir laissé faire les violences contre Jean Pormanove, a bannie définitivement la chaîne du streameur décédé, un peu moins de deux mois après le drame.

Sylvain Trinel