"Vous me dégoutez": deux mois après la mort de Jean Pormanove, le programme le "Lokal" dans lequel le streamer est décédé se relance sur Twitch

Malgré la fin annoncée par son co-créateur, Owen Cenazandotti alias "Naruto", le "Lokal" a fait son retour, désormais sur la plateforme Twitch et sous la houlette de Gwen Cenazendotti, frère d'Owen.

Une "fin d'aventure" qui a été de courte durée. Quelques jours après le décès en direct de Jean Pormanove, le 18 août 2025, et le bannissement des chaînes Kick des personnes impliquées dans l'affaire, Owen Cenazandotti avait annoncé l'arrêt du projet qu'il portait, baptisé "Le Lokal".

C'est dans ce local commercial, proche de Nice, que pendant 12 jours, Jean Pormanove avait été humilié en direct par ses co-streameurs, mais également violenté. Si sa mort n'est pas liée à ces violences, a annoncé le procureur de Nice, les obsèques, dix jours après le décès, avaient mené à l'arrêt du projet.

Depuis une quinzaine de jours et en toute discrétion, il se relance, mais sur Twitch via une chaîne baptisée "OGK_Decoy".

Un retour avec une cagnotte à plus de 3.000 euros

Sur Twitch, car si le projet avait vu le jour sur Kick pour profiter des règles de modération quasi-inexistantes, la plateforme australienne avait finalement banni les chaînes des streameurs concernés, dont celle de Owen Cenazendotti, alias "Naruto".

Le jeune homme, âgé d'une vingtaine d'années, a donné les clefs du "Lokal" à son frère, Gwen Cenazendotti, avec l'objectif de "lever des dons", comme le révèle Le Figaro.

Interrogé par les spectateurs, il évoque "quelques jours compliqués" et ne semble pas avoir coupé les ponts avec la famille de Jean Pormanove: sa soeur, Marie, est même apparue dans l'un des "lives" de ce "nouveau" Lokal, lancé depuis la mi-septembre."

C'est un pari risqué de reprendre le Lokal, on repart sur un bail de trois ans, va falloir rebosser pour payer le loyer," lance Gwen, qui estime "compliqué" de "choper tout le monde", en référence aux 400.000 abonnés à la chaîne Kick originelle.

Safine Hamadi a "quitté la région"

Il révèle néanmoins que Safine Hamadi, qui a participé aux violences sur Jean Pormanove, a "quitté la région" pour "prendre du temps pour lui". Mais "il reviendra sans doute un jour.", ajoute-t-il. Il précise également que Owen, son frère, sera bientôt de retour au Lokal "probablement pas avant 2026". Dans le même temps, il propose une cagnotte en ligne "pour payer le loyer et l'électricité". Celle-ci affichait plus de 3.300 euros avec des dons accompagnés par des messages d'insultes ou sexistes de spectateurs.

Pour la suite des événements, alors que Owen Cenazendotti et Safine Hamadi sont sous le coup d'une enquête du parquet de Nice pour "violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables" depuis décembre 2024, Gwen évoque la présence "tous les deux jours" de gendarmes dans les locaux: "Le procureur nous met la pression pour qu'on arrête." Une information non vérifiable à ce stade. Il estime en outre que le projet du Lokal a "une réelle importance" pour ceux qui le regardent.

Dans un autre extrait visible sur les réseaux sociaux, Gwen révèle que la mère de Jean Pormanove a décidé de ne plus s'exprimer après qu'elle a subi des "pressions".

Des utilisateurs outrés sur les réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, face à ce retour, les réactions vives ne se sont pas faites attendre. De nombreux utilisateurs trouvent anormal la réouverture du "Lokal": "Bande de crevures, je vois encore Naruto dire 'qu'il rentre chez sa mère la pute' (...) vous êtes des ordures," déclare une utilisatrice.

"Vous me dégoutez, une vraie secte," s'exclame un autre. "Ca va chauffer pour vos fesses s'il y a un enfer."

Reste à savoir comment Twitch va accueillir l'arrivée de ce "Lokal", alors que ses règles sont bien plus strictes que Kick au sujet des humiliations et des propos tenus sur sa plateforme. Tech&Co a contacté Twitch afin de connaître sa position, sans retour jusqu'à présent.

Sylvain Trinel