Ten Ten: le ministère de l'Intérieur met en garde contre l'appli qui cartonne chez les ados

Elle suscite des inquiétudes chez les parents comme chez les professeurs. Disponible depuis plusieurs mois sur iOS et quelques semaines sur Android, l'application française Ten Ten fait un carton. Se présentant comme une appli qui "transforme le téléphone en talkie-walkie", Ten Ten a déjà été téléchargée plus d'un million de fois en France. Mais ce 4 juin, le ministère de l'Intérieur invite à la plus grande prudence dans une série de messages publiés sur Twitter.
"Chante, crie ou chuchote... tes amis t’entendront en temps réel, même quand le tel est verrouillé!" promet ainsi l'application, en tête des téléchargements sur iPhone et sur Android dans la catégorie "réseaux sociaux". Une promesse particulièrement intrusive, qui "augmente le risque de harcèlement en ligne et d'intrusion dans la vie privée", aux yeux du ministère de l'Intérieur.
Intrusion dans la vie privée
Une fois installée, l'application Ten Ten permet en effet d'être joint par ses contacts à tout moment du jour et de la nuit. Lorsqu'ils le décident, ils peuvent ainsi parler pour faire retentir leur voix sur le haut-parleur de son smartphone, même si l'appareil est verrouillé et si l'application est fermée.
Ce qui pose de nombreux problèmes, notamment dans les salles de classe. Pour ne pas être dérangé, la seule solution est de passer en mode "ne pas déranger", ou d'éteindre son smartphone. Le ministère de l'Intérieur rappelle également le danger de l'application pour la vie privée des adolescents.
"L'application récupère automatiquement l'adresse IP, la localisation et d'autres informations sensibles... Autant d’informations qui peuvent fuiter, et pourront par la suite être recoupées" avertissent les autorités sur Twitter.
Auprès du média américain Techcrunch, le fondateur de l'application, Jules Comar, assurait avoir "plein d'idées" pour monétiser sa plateforme.
Toujours sur Twitter, le ministère de l'Intérieur revient sur le succès de Ten Ten, lié en grande partie aux nombreuses vidéos Tiktok mentionnant l'application. Les autorités évoquent ainsi le risque de mise en relation avec des individus malveillants, lorsque les "adolescents partagent leurs pseudonymes dans les commentaires des vidéos Tiktok sur Ten Ten".