La moitié des jeunes Britanniques préférerait vivre dans un monde où internet n’existe pas

Le constat est sans appel. Selon une étude britannique de la British Standards Institution (BSI) relayée par The Guardian, près de la moitié des jeunes Britanniques de 16 à 21 ans (46%) préférerait vivre dans un monde où internet n’existerait pas.
La BSI a interrogé 1.293 jeunes Britanniques de 16 à 21 ans. Dans ce rapport, la majorité des sondés pointent un sentiment de mal-être à cause du temps passé sur internet.
L'étude révèle ainsi que près de 70% des 16-21 ans se sentent moins bien dans leur peau après avoir passé du temps sur les réseaux sociaux. Un constat inquiétant puisque les jeunes passent de plus en plus de temps sur leurs smartphones. Un quart d'entre eux ont passé 4 heures ou plus par jour sur les plateformes, selon l'étude.
"Un signal d'alarme pour tous"
"Le fait que près de la moitié des jeunes préfèrent grandir sans Internet devrait être un signal d'alarme pour nous tous", souligne Daisy Greenwell, cofondatrice de l'association Smartphone Free Childhood.
Et, alors que le gouvernement britannique réfléchit à imposer un couvre-feu numérique pour les mineurs, un jeune sur deux y serait favorable. Et un tiers d'entre eux souhaite l'interdiction des téléphones dans les écoles. Pour Andy Burrows, directeur général de la Fondation Molly Rose, une organisation caritative de prévention du suicide, il est "clair que les jeunes sont conscients des risques en ligne. (...) Ils souhaitent que les entreprises technologiques agissent pour les protéger", explique-t-il au Guardian.
Le hic, c'est que les règles mises en place par le gouvernement ou les plateformes sont loin d'être respectées. Toujours selon l'étude, 42% des sondés ont admis avoir menti à leurs parents et tuteurs sur ce qu'ils font en ligne. Si certains n'hésitent pas à mentir sur leur âge (42%), d'autres ont un deuxième compte secret (40%).
En France, le gouvernement tente également de mieux réguler et encadrer l'usage des réseaux sociaux chez les jeunes. Invité sur TF1 le 13 mai dernier, Emmanuel Macron a rappelé qu'il souhait imposer une vérification de l'âge sur les réseaux sociaux afin de protéger les jeunes.
Dans une tribune publiée dans Le Figaro en avril dernier, le député Gabriel Attal et le pédopsychiatre Marcel Rufo ont formulé une série de propositions pour lutter contre l'addiction des jeunes aux écrans. Au programme, une interdiction des réseaux sociaux avant l'âge de 15 ans, un couvre-feu numérique pour les jeunes de 15 à 18 ans entre 22 heures et 8 heures du matin et une limitation à une heure par jour d'accès aux réseaux sociaux. Autant de mesures qui se heurtent à de nombreux obstacles, notamment juridiques et qui peinent donc à être efficaces.
De son côté, l'Assemblée nationale a lancé une commission d'enquête sur les effets psychologiques de Tiktok sur les enfants et les adolescents. Trente députés sont ainsi chargés d'étudier l'algorithme de l'application de vidéos courtes et les répercussions psychologiques de la plateforme sur les plus jeunes.