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Européennes: le badge bleu de Twitter interdit pour les candidats, voici ce qu'ils risquent

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A moins de six mois des élections européennes, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques rappelle que l'utilisation de l'offre X Premium est interdite pour les différents candidats.

En juin, les habitants de l'Union européenne voteront pour les élections européennes. Un moment important de la vie politique régi par des règles précises en matière de financement. À l'heure où les réseaux sociaux n'ont jamais été aussi importants dans les débats, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) fait une mise au point sur l'utilisation de services payants comme X Premium, auprès de Tech&Co.

Pour rappel, le service X Premium (anciennement Twitter Blue) est associé à un badge bleu, et revêt surtout un caractère publicitaire: les comptes abonnés (pour une dizaine d'euros par mois) sont avantagés par l'algorithme de la plateforme pour gagner en visibilité. Une publicité strictement encadrée en période électorale.

Pas de badge bleu autorisé

Contactée par Tech&Co, la CNCCFP confirme que la pratique est toujours interdite, notamment en raison des fonctionnalités offertes par X Premium, dont la mise en avant des publications par rapport à une personne non abonnée.

"En ce sens, un abonnement X Premium, par son fonctionnement et sa finalité, est une nouvelle modalité de sponsorisaton proposée par ce réseau social", explique-t-elle dans un encart disponible dans le guide du candidat, disponible sur son site.

Six mois avant le scrutin, il est donc interdit de bénéficier d'un abonnement X Premium "à des fins électorales", tout comme le fait de l'ajouter aux comptes de campagne.

Les candidats aux élections européennes ne doivent pas non plus cacher à la CNCCFP le fait de s'être abonné à X Premium, sous peine de sanctions: "La Commission pourrait utiliser son pouvoir de modulation pour réduire, à titre de sanction, le montant du remboursement dû au candidat," en plus d'une peine pouvant aller "jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende."

Si elle constate une anomalie, elle peut se réserver le droit de la signaler au procureur de la République, qui engagera des poursuites le cas échéant, en accord avec les articles L.52-1 et L.113-1 du code électoral.

"Sera puni de trois ans d'emprisonnement et de 45.000€ d'amende [...] tout candidat tête de liste, en cas de scrutin de liste, qui : […] aura bénéficié, sur sa demande ou avec son accord exprès, d'affichages ou de publicité commerciale" rappelle par ailleurs la CNCCFP à Tech&Co.

Pendant toute la durée de la campagne électorale "officielle", les candidats doivent se soumettre à des règles strictes. Des règles qui pourraient encore être renforcées après l'adoption, par le Parlement européen, d'une nouvelle réglementation sur la transparence et le ciblage des publicités à caractère politique.

Celle-ci doit permettre de mieux lutter contre la désinformation, six ans après le scandale Cambridge Analytica, qui avait éclaboussé Meta. Elle doit cependant encore attendre le feu vert du Conseil de l'Union européenne pour entrer en vigueur.

Sylvain Trinel