Après l'Australie, l'UE envisage d'interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans

Pour protéger les enfants des réseaux sociaux, l'Union européenne pourrait suivre l'exemple de l'Australie. Par le biais d'une loi votée fin novembre 2024, le gouvernement australien prévoit d'interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans à la fin de l'année. Une mesure que Bruxelles pourrait bientôt adopter, a fait savoir Ursula von der Leyen lors de son discours annuel sur l'État de l'Union européenne ce mercredi 10 septembre.
"À mon époque, notre société apprenait à nos enfants qu'ils ne pouvaient pas fumer, boire et regarder des contenus pour adultes avant un certain âge. Je pense qu'il est temps d'envisager d'en faire de même pour les réseaux sociaux", a déclaré la présidente de la Commission européenne.
Elle va ainsi suivre de près la mise en oeuvre de la politique australienne et mandater un groupe d'experts pour la conseiller sur "la meilleure approche" qui permettra de rendre les réseaux sociaux plus sûrs pour les enfants en Europe.
Des limites d'âge contournées trop facilement
Ursula von der Leyen entend ainsi rassurer les parents craignant que leurs enfants soient exposés à des contenus pornographiques ou violents sur les réseaux sociaux, ou encore qu'ils soient victimes de cyberharcèlement. Il est pourtant difficile d'empêcher les mineurs d'accéder à ces plateformes, comme l'a rappelé un rapport de l'autorité australienne de régulation du numérique eSafety en février. Alors que les réseaux sociaux sont censés être interdits aux moins de 13 ans, il révèle que 80% des 8-12 ans en ont utilisé au moins un l'année dernière.
Autrement dit, il est toujours facile de contourner les limites d'âge sur ces plateformes. Elles exigent seulement une auto-déclaration de l'âge lors de l'inscription, ce qui pourrait changer avec l'entrée en vigueur de la loi interdisant l'accès aux moins de 16 ans.
Les déclarations d'Ursula von der Leyen interviennent en outre alors que la France fait pression pour empêcher les moins de 15 ans d'utiliser les réseaux sociaux. Une volonté que l'Elysée a réaffirmé en juillet dernier, après que la Commission européenne a annoncé que la France et quatre autres pays européens vont tester une application de vérification de l'âge en ligne.