L'Elysée réaffirme vouloir interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans

L'exécutif va relancer son projet d'interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans en s'appuyant sur le dispositif dévoilé lundi par Bruxelles pour autoriser cinq pays, dont la France, à tester une application de vérification de l'âge en ligne, a indiqué vendredi l'Elysée.
Ce dispositif a été annoncé par la Commission européenne, afin d'empêcher les enfants d'accéder à des contenus dangereux, dans le cadre de la publication de "lignes directrices" pour l'application du règlement européen sur les services numériques (DSA).
"Un moment historique"
Pour l'Elysée, ce test confirme que les États membres de l'Union européenne ont la possibilité d'interdire les réseaux sociaux sous un certain âge. "Ce qui vient de se passer est un moment historique", a assuré l'Elysée.
"Ces lignes directrices, elles ouvrent la voie concrètement à l'interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans en droit national, dans chacun des Etats membres qui veulent avancer sur le sujet", a commenté l'Elysée vendredi lors d'un échange avec la presse.
"C'est une victoire pour la protection de nos enfants. (...) La France sera au rendez-vous!", s'était déjà félicité lundi Emmanuel Macron sur le réseau social X.
Interdiction au niveau européen
Début juin, le président français s'était engagé à aller dans le sens d'une telle interdiction si, "d'ici quelques mois", cela ne se faisait pas au niveau européen.
Une loi sur la majorité numérique, adoptée à l'été 2023, exige une autorisation parentale pour l'accès des moins de 15 ans aux réseaux sociaux mais elle n'est jamais entrée en application, faute de certitude sur sa conformité au droit européen.
Le chef de l'Etat, qui s'est depuis vu remettre un rapport d'une commission d'experts sur l'impact des écrans chez les jeunes, a réaffirmé à plusieurs reprises sa volonté de voir aboutir une interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans.
"Dans les conditions générales d'utilisation (CGU), les plateformes, elles-mêmes, indiquent que les réseaux sociaux sont interdits aux moins de 13 ans", a expliqué l'Elysée à BFMTV. "Il s'agit d'imposer aux plateformes qu'elles prennent tous les moyens pour s'assurer du respect de l'interdiction avec un système de vérification de l'âge", a-t-il ajouté.
Mais des "solutions techniques" sont nécessaires pour y parvenir, a souligné l'exécutif. Et la Commission européenne ne compte pas s'arrêter au test de son application en France, en Espagne, au Danemark, en Italie et en Grèce. En 2026, elle prévoit de mettre en place un projet de vérification numérique de l'âge sous le nom de "ID Wallet".
La France, qui a approché la présidence danoise du Conseil européen pour avancer sur cet agenda, discute en outre avec l'Australie qui a interdit les réseaux sociaux aux moins de 16 ans en novembre dernier. "On dialogue pour comprendre comment ils travaillent sur le plan technique et connaître la réponse des plateformes", a indiqué l'Elysée.