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Par crainte d'espionnage, les officiels de l'UE vont désormais utiliser un téléphone jetable aux États-Unis

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Les employés de la Commission européenne seront tenus de protéger leurs appareils électronique et toute donnée sensible lorsqu'ils se rendent aux États-Unis par crainte d'espionnage.

"Ils craignent que les États-Unis ne s'introduisent dans les systèmes de la Commission", a déclaré un représentant de l'Union européenne au Financial Times.

Les employés de la Commission européenne ont pour habitude de se déplacer avec des téléphones jetables lors de voyages dans des territoires sensibles. Une mesure de sécurité mise en place pour éviter l'espionnage sur les appareils électroniques et l'extraction de données.

Les pays concernés par ces mesures sont notamment la Chine ou l'Ukraine. Mais depuis les multiples invectives du président Trump à l'encontre de Bruxelles, l'Union européenne aurait décidé d'étendre ce dispositif aux États-Unis selon le Financial Times.

De multiples précautions

L'Europe demanderait désormais à certains membres de son personnel d'utiliser des téléphones jetables et des ordinateurs portables basiques pour se prémunir de toute forme d'espionnage lorsqu'ils se rendent outre-Atlantique.

La Commission demande aussi à ses employés d'éteindre leur téléphone à la frontière des États-Unis et de le placer dans une pochette spéciale si laissé sans surveillance.

Les premiers concernés par ce nouveau dispositif seront un commissaire européen à l'économie et deux autres employés de la Commission. Tous les trois se rendent à Washington du 21 au 26 avril 2025 pour tenter de résoudre de la guerre commerciale avec les États-Unis.

Dans un contexte politique tendu avec le gouvernement américain, toute information a de la valeur. Surtout que le contrôle de douane aux États-Unis n'interdit pas de fouiller le contenu d'appareils électroniques.

"Washington n'est pas Pékin ou Moscou, mais c'est un adversaire qui a tendance à utiliser des méthodes extra-légales pour favoriser ses intérêts et son pouvoir", a déclaré Luuk van Middelaar, directeur du think-tank Brussels Institute for Geopolitics, au Financial Times.

De nouvelles craintes envers les États-Unis

L'Union européenne a plusieurs raisons de croire que les États-Unis puissent lui nuire. Depuis le début de son deuxième mandat, Donald Trump multiplie les attaques contre l'Europe.

Le président américain avait annoncé des droits de douane à hauteur de 20% pour le continent avant de mettre en pause la contrainte. Il avait aussi demandé à certaines entreprises européennes de mettre fin à leur programme d'inclusion et de diversité.

Théotim Raguet