INFO TECH&CO. Fichier des adhérents LR: la Cnil alertée sur son utilisation par Éric Ciotti

Éric Ciotti dans le viseur du gendarme des données personnelles. Selon des informations recueillies par Tech&Co, la Commission nationale de l'informatique et des libertés a reçu "plusieurs signalements" suite aux révélations du Canard Enchaîné accusant l'ancien homme fort de la droite française d'être parti des Républicains avec la base de données de ses adhérents.
C'est un échange daté du 11 juin, et révélé par l'hebdomadaire, qui a mis le feu aux poudres. Dans celui-ci, on y trouve un fichier Excel baptisé "Adhérents et non renouvelants". À l'intérieur, les noms, prénoms et adresses mail des milliers d'adhérents Les Républicains (LR).
À la Cnil d'enquêter après "plusieurs signalements"
Grâce à elles, le député désormais au sein du groupe UDR (Union des démocrates pour la République) aurait tenté de convaincre les adhérents LR de rejoindre sa cause, celle de faire alliance avec le Rassemblement national. Certains d'entre eux auraient ainsi reçu un message signé Éric Ciotti les redirigeant vers un site hébergeant une pétition créée par ses soins.
Les signalements auprès de la Cnil n'ont rien d'un hasard, car si elle se confirme, l'entreprise d'Éric Ciotti est illégale: les adhérents LR ont peut-être accepté qu'on utilise leur mail à des fins de communication, mais pas pour être contacté par Éric Ciotti dans le cadre de son utilisation personnelle.
Les règles en matière de données personnelles sont strictes: dans le cadre d'une base de données, pour s'y trouver, les personnes concernées doivent avoir donné leur consentement. En utilisant la liste des Républicains pour promouvoir une pétition pour l'union des droites ou son groupe politique, Éric Ciotti pourrait donc ne pas avoir respecté la loi.
Le député des Alpes-Maritimes s'expose à une peine de cinq ans de prison et à 300.000 euros d'amende, en plus d'une possible inéligibilité. La Cnil va donc enquêter pour démêler le vrai du faux.
Pour Les Républicains toutefois, Éric Ciotti ne se serait pas mis en porte-à-faux vis-à-vis de la loi. Contacté par Tech&Co, Daniel Fasquelle, trésorier actuel des Républicains, a estimé que le 11 juin dernier, date à laquelle ce fichier a été envoyé, Éric Ciotti était toujours président du parti, et qu'il avait donc "le droit" de l'utiliser.