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5G: malgré les menaces de Trump, l'Allemagne laisse la porte ouverte à Huawei

Le gouvernement allemand pourrait autoriser Huawei a participer au déploiement de la 5G

Le gouvernement allemand pourrait autoriser Huawei a participer au déploiement de la 5G - AFP

Après le Royaume Uni, c'est au tour de l'Allemagne de ne pas fermer le marché de la 5G à Huawei accusé par les Etats-Unis d'être un potentiel espion à la solde de Pékin. Le front anti-Huawei de Donald Trump s'effrite peu à peu, malgré les menaces de sanctions.

Après le Royaume-Uni, c'est au tour de l'Allemagne de ne pas vouloir suivre les Etats-Unis dans la croisade anti-Huawei lancée par Donald Trump. Des responsables allemands ont confié au Wall Street Journal qu'ils comptaient autoriser le groupe chinois à participer aux appels d'offres sur le déploiement de la 5G en Allemagne.

Selon le quotidien, cette décision serait provisoire et devrait être précisée d'ici peu. Le gouvernement allemand pourrait en effet ne pas pouvoir installer ses équipements à proximité des zones sensibles, comme les ministères, les sites militaires, les sièges des grandes entreprises. Cette restriction est déjà appliquée en France.

Ce revirement repose sur une enquête de l'agence nationale de cybersécurité qui ne relève a priori aucun élément prouvant que Huawei a la capacité de transférer des données pour le compte du gouvernement chinois comme l'en accusent les Etats-Unis et s'en inquiète Andrus Ansip, vice-président de la Commission européenne, chargé du marché numérique unique.

Les craintes d'un retard technologique?

Plusieurs membres du gouvernement allemand, dont le ministre de l'Intérieur, s'étaient déjà prononcés fin 2018 contre une exclusion de quelque fournisseur que ce soit pour son réseau 5G. D'une part en raison du manque de preuve, mais aussi pour ne pas être à la traîne dans le déploiement de la 5G sur lequel misent notamment les constructeurs automobiles qui préparent des véhicules autonomes et pourraient craindre une réplique commerciale de la Chine.

Avec le Royaume-Uni, c'est le deuxième pays partenaire des Etats-Unis qui s'éloigne de la position américaine. Il y a quelques jours, le Financial Times révélait que le Royaume Uni s'estime capable de limiter les éventuels risques liés à l'utilisation dans la 5G d'équipements du géant chinois des télécoms.

Même la Nouvelle-Zélande, qui comme les Britanniques est membre des Five Eyes (un réseau d'échange d'informations avec les agences des renseignements américaines), a adouci sa position vis-à-vis du groupe chinois. Reste à connaitre la position du Canada qui n'a pas encore tranché. A ce jour, seul l'Australie et le Japon ont annoncé que Huawei ne participera pas au déploiement de la 5G.

En France, l'amendement dit "anti-Huawei" concocté par Bercy a été retoqué par le Sénat qui estime que le débat mérite une discussion plus approfondie et des études d’impact.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco