5G: depuis Budapest, les Etats-Unis mettent à nouveau en garde les pays qui veulent signer avec Huawei

- - AFP
La bataille de la 5G se répand désormais dans les pays de l'Est de l'Europe. Dans le cadre d'une mini-tournée en Europe centrale visant à contrer l'influence de la Russie et de la Chine, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a prévenu des conséquences sur les relations avec les Américains si un accord devait être conclu avec Huawei pour le déploiement de la 5G. En ligne de mire, la signature d'un contrat signé en Hongrie qui vise à confier au géant chinois des télécommunications.
Ce lundi, Mike Pompeo a tenu à Budapest un discours sans équivoque: "Si un équipement est implanté là où nous avons d'importants systèmes américains, il est plus difficile pour nous de collaborer" avec les pays concernés. Selon un haut responsable américain, le secrétaire d'Etat américain devrait transmettre un message similaire en Slovaquie.
Les autorités chinoises ont rapidement réagi. Elles estiment que ces accusations sont "sans fondement" et qualifient les propos de Mike Pompeo de menaces. "Depuis un petit moment déjà, les États-Unis ne ménagent aucun effort et inventent sans scrupules toutes sortes d'accusations sans fondement au point de menacer ouvertement et tenter de provoquer des dissensions dans les relations entre la Chine et les autres pays", a déclaré ce mardi Hua Chunying, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse.
Washington cherche à convaincre
Les Etats-Unis accusent Huawei d'utiliser les infrastructures de télécoms pour espionner les pays au profit de Pékin. L'entreprise est le deuxième fabricant mondial de smartphones et un leader des équipements de télécommunication. Huawei a toujours rejeté ces accusations.
Washington cherche à convaincre un maximum de pays, notamment occidentaux, de ne pas utiliser ses équipements. En 2018, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume Uni ont interdit à la firme chinoise de participer au déploiement de la 5G. En Grande-Bretagne, le premier opérateur mobile BT a même annoncé qu'il retirerait l'équipement estampillé Huawei des réseaux 3G et 4G, déjà en service. D'autres pays comme l'Allemagne, le Japon ou le Canada, continuent d'évaluer les risques liés à l'utilisation des produits de la marque chinoise avant de prendre une décision. Désormais, Washington tente de dissuader les pays d'Europe de l'Est de ne pas conclure d'accord avec le géant chinois.
En France, le débat entre les opérateurs et le gouvernement est vif. Bercy tente d'ajouter un amendement dans la loi Pacte pour donner à l'Anssi le pouvoir de donner une autorisation préalable à l'exploitation des réseaux de télécoms. Le texte, qui ne cite pas Huawei, a été rejeté par le Sénat le 6 février. "Avec la 5G, les données sensibles seront dans les coeurs de réseaux et dans les antennes relais. Ça veut dire que toutes les antennes relais que vous avez dans vos territoires (...) sont susceptibles de faire l'objet d'espionnage", avait plaidé le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. à l'adresse des sénateurs.