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Cherbourg: l'ARS suspend un dentiste cinq mois, 1.100 patients invités à se tester pour hépatites et VIH

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Les quelques 1.100 patients qui ont fréquenté le cabinet depuis sont ouverture en janvier ont été informés d'un risque faible de transmission de plusieurs virus, dont le VIH.

Un droit d'exercer suspendu pendant au maximum cinq mois. C'est la sanction de l'Agence régionale de santé envers un chirurgien-dentiste de Cherbourg-en-Cotentin. Lors de ses inspections régulières, 250 chaque année, l'ARS s'est penché sur le cabinet du dentiste manchois.

"Lors de ce contrôle, l’ARS Normandie a constaté de nombreux manquements graves mettant en péril la sécurité du personnel et la qualité et la sécurité des soins", écrit-elle dans un communiqué ce mercredi 13 décembre visant à informer les patients du médecin.

Une évaluation du risque infectieux a eu lieu et l'ARS a pris cette décision "en raison d’un risque faible de transmission des virus de l’hépatite B (VHB), de l’hépatite C (VHC) et du VIH".

Selon les informations de La Presse de la Manche, confirmées par BFM Normandie qui a pu consulter un courrier envoyé aux patients du dentiste, c'est du matériel spécifique utilisé lors des soins qui a fait l'objet d'un défaut de stérilisation.

"Des saignements et douleurs pendant deux jours"

Au total, 1.145 patients qui ont fréquenté le cabinet depuis janvier 2023, date de son ouverture rue de l'Ancien-Quai, sont concernés. Des courriers sont envoyés à leur domicile, a indiqué l'ARS.

Les anciens patients sont ainsi invités à consulter leur médecin traitant afin qu'il leur prescrive les tests de dépistage adaptés. L'ARS a précisé dans son courrier aux patients que le praticien lui-même a été testé négatifs aux différentes infections.

"J'ai consulté ce dentiste le 24 mai 2023, pour savoir si je pouvais entrer dans sa patientèle", raconte Sandra à BFM Normandie. Cherbourg-en-Cotentin, comme beaucoup de communes, est en manque de dentistes et il peut parfois s'avérer difficile de trouver un médecin en urgence.

"Je ne souhaitais pas faire de soins ce jour-là, car je venais de recevoir une forte dose d'immunosuppresseur pour une maladie chronique, augmentant alors les risques d'infection, ce que je lui ai expliqué", poursuit la Manchoise.

Elle précise que le chirurgien-dentiste parlait mal français, et aurait pu ne pas comprendre ce qu'elle disait.

"Il a néanmoins insisté pour faire un détartrage, 'musclé', qui a provoqué saignements des gencives et douleurs pendant deux jours."

Sandra doit passer une prise de sang vendredi 15 décembre et ainsi se faire dépister des infections par les virus des hépatites B et C, ainsi que du VIH.

Juliette Moreau Alvarez