Viols présumés à l'hôpital Sainte-Marguerite: le directeur de l'AP-HM reconnaît que Marc Adida "n'aurait pas dû rester en poste"

François Crémieux, directeur de l'AP-HM - AP-HM
"Quand on regarde l'histoire a posteriori, c'est une évidence". Interrogé ce jeudi 5 septembre dans les colonnes du journal La Provence, François Crémieux, directeur général de l'AP-HM auquel est rattaché l'hôpital marseillais Sainte-Marguerite, répond sans détour sur les accusations contre Marc Adida, ancien spécialiste visé par plusieurs plaintes pour agressions sexuelles et viols au sein de l'hôpital.
Malgré plusieurs alertes de patientes, ce dernier est resté pendant dix ans au sein de l'établissement de santé et a même reçu une promotion.
"C'est incontestablement le fruit de dysfonctionnements (...) Ce monsieur n'aurait pas dû rester en poste comme médecin", estime le patron de l'établissement public de santé à Marseille et sa région.
Quatre ans après la première plainte, l'AP-HM vient de se porter partie civile dans le dossier. "À mon arrivée (le 9 mai 2021, NDLR), il était incarcéré et l'histoire était à bas bruit. Moi j'ai pris la décision, plus récemment, y compris parce que le sujet a été médiatisé, de considérer que les faits étaient suffisamment graves et proches de l'assistance publique pour qu'on se porte partie civile", explique François Crémieux.
"Nous allons lancer ce mois-ci une enquête"
Alors qu'un "certain nombre d'acteurs ont eu connaissance" des faits au fil des années selon lui, une véritable omerta s'est installée autour de l'affaire dans l'établissement de soin. Le directeur général de l'AP-HM, qui juge que "[son] boulot, c'est d'appliquer les décisions de justice", espère lever le voile sur les dysfonctionnements internes, et externe à l'hôpital.
"Nous allons lancer ce mois-ci une enquête liée à cette affaire, et de manière générale, sur les violences sexistes et sexuelles en psychiatrie", confie à La Provence François Crémieux, qui précise que l'enquête sera confiée "à un cabinet extérieur".
"Je constate qu'il y a eu des faits graves et qu'à chaque fois les alertes ont été balayées par des experts en interne, soit au niveau de comités externes. Ça interroge", poursuit-il.
Marc Adida a été placé en détention provisoire depuis 2020 sera jugé le 30 mars 2025. Il est mis en examen pour des agressions sexuelles et des viols aggravés commis sur des patientes au sein de l'hôpital. L'homme risquera jusqu'à 20 ans de prison.