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"Pourquoi voulait-on me tuer?": Samuel dénonce la violente agression homophobe dont il a été victime

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Samuel, 31 ans, revient sur la violente agression homophobe qu'il a subie. "Je me sens en danger, pas en sécurité", alerte-t-il au micro de BFMTV. Son avocat demande à ce que des sanctions exemplaires soient prises contre son agresseur.

Insultes, moqueries, regards de travers... Depuis des années, Samuel, 31 ans, est victime d'insultes homophobes récurrentes. Mais fin mars, à la sortie d'une boite de nuit, un homme a tenté de l'écraser avec sa voiture, pour aucun autre motif que celui d'être homosexuel. Une tentative d'homicide, filmée par un témoin, que cet habitant des Bouches-du-Rhône veut aujourd'hui dénoncer.

"Là, on veut me tuer (...) Je ne mérite pas ça. Me tuer pour ce que je suis, non. C'est la goutte d'eau! Je veux dénoncer, stop!" dit-il au micro de BFMTV.

Dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 mars, Samuel sort avec des amis dans une boîte de nuit à Plan de Campagne, une zone commerciale entre Marseille et Aix. Après une soirée bien arrosée, Samuel dit être interpellé à la sortie de l'établissement par un individu, qui le traite de "sale gay".

"Il m'insulte de 'sale gay', 'sale bi' a répétition", raconte le jeune trentenaire au micro de BFMTV. "Vu que j'ai l'habitude de prendre ces insultes, je ne dis rien. Mais à la troisième fois, je dis stop."

Traumatisme crânien et 13 jours d'ITT

Une altercation s'en suit et les videurs séparent les deux hommes, se souvient Samuel. Mais quelques minutes plus tard, son agresseur et un autre individu reviennent.

"Il prend sa voiture et me fonce dedans avec l'intention de me tuer clairement."

Samuel est violemment percuté par le véhicule, projeté en l'air et retombe au sol, inconscient. Il sera transporté à l'hôpital Nord à Marseille, où on lui diagnostiquera un traumatisme crânien et où lui seront délivrés 13 jours d'ITT.

Plus d'un mois après son agression, Samuel reste très choqué. "Je suis en dépression. Je suis sous antidépresseurs, je survis à ce que j'ai vécu. j'essaye de mettre des mots sur ce qu'il s'est passé. Mais moralement, ça va pas du tout", raconte-t-il.

"Ils m'ont tué moralement"

Depuis, le conducteur a été placé en détention provisoire et le passager de la voiture sous contrôle judiciaire. Si Samuel "va mieux" physiquement, le jeune trentenaire "ressent de l'injustice." "Moralement, ça ne va pas. (...) Je ressens de la haine. De l'injustice, surtout. Pourquoi on voulait me tuer?" demande Samuel.

"Ça me perturbe, je ne me reconnais plus. Normalement, je suis joyeux. Là, ils m'ont tué moralement."

Il dit aujourd'hui "ne plus sortir seul" dehors, la peur d'être à nouveau agressé étant trop importante. "Je me sens en danger, pas en sécurité", alerte-t-il.

"Il a laissé passer les insultes à chaque fois. Mais là, c'est la fois de trop. On veut que le caractère homophobe de l'agression soit corroboré par l'enquête", explique l'avocat de Samuel, Maître Hervé Seroussi, qui espère que la justice "fera son travail dans de bonnes conditions."

Deux plaintes ont été déposées par Samuel et sa mère. "On veut que les sanctions les plus dures soient appliquées (...) On veut que ces gens-là soient condamnés fermement", conclut l'avocat. "Il n'y a pas de doute sur la volonté des agresseurs: Samuel a échappé à la mort."

Alexis Pluyette avec Ariel Guez