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"On va tout faire pour se battre": à Marseille, le Mama beach évacué par les forces de l'ordre

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Depuis avril, les propriétaires du Mama beach refusent de quitter la plage du Prado où leur restaurant est installé, malgré la fin du bail les liant à la mairie. Les forces de l'ordre ont retiré le mobilier de l'établissement ce mercredi 24 juillet.

Habituellement très fréquenté, le Mama beach a des airs de paillote abandonnée depuis ce mercredi 24 juillet. Le mobilier extérieur du restaurant, situé à proximité de l'escale Borely à Marseille, a été emporté par les forces de l'ordre, qui sont intervenues dans la matinée.

La terrasse en bois de l'établissement n'abrite plus aucune chaise ni aucune table. Les parasols et les transats, de cette désormais ancienne plage privée, ont également été retirés.

Le bail a pris fin en avril

"Là, il n'y a plus rien du tout. On est beau, c'est magnifique. On va bien travailler cet été", ironise Kévin Guedj, co-gérant du Mama beach et ancien participant de téléréalité.

En avril 2024, le bail du restaurant a pris fin, sans reconduction. Les locaux du Mama beach, qui reste l'une des dernières construction en dur sur les plages du Prado, ne sont pas conformes à la loi littoral selon les services de l'État.

Malgré les injonctions à quitter les lieux, les propriétaires ont refusé de rendre les clés et ont poursuivi leur activité après la fin du bail. Sur le réseau social X, le préfet des Bouches-du-Rhône salue une opération qui a permis de "rendre au public la portion de plage illégalement occupée" par le restaurant.

"Ils se sont lancés dans une opération perdue d'avance"

"Niveau argent, c'est une catastrophe. Là, on est censés avoir 50 à 90 transats, là, sur la terrasse, on est censés avoir 100 couverts...", déplore Kevin Guedj. Son associé David regrette un dialogue rompu, malgré selon lui des tentatives "d'arrangements" avec la mairie, qui sont restées "sans retours".

"On va tout faire pour se battre, rester présents ici, travailler et ne pas mettre une dizaine d'employés au chômage", déclare-t-il.

En plus de la nécessité de détruire les structures permanentes sur les plages, la ville évoque la présence d'amiante dans le bâtiment. "Ils se sont lancés dans une opération qui était perdue d'avance", explique Hervé Menchon, adjoint au maire de Marseille en charge du littoral.

Ce dernier rappelle que "l'ensemble des documents" étaient sans "ambiguïté": les lieux devaient être évacués à la fin du bail, en avril dernier. "Je regrette cette situation. On arrive aux extrémités: des interventions de police, des opérations en justice...", conclut Hervé Menchon.

D'autres cabanons devraient être détruits au cours des prochains mois sur les plages du Prado.

Cindy Chevaux avec Mathias Fleury