Odorantes mais non-toxiques: que sont les vélelles, qui se sont échouées en masse sur le littoral méditerranéen?

C'est une marée à la couleur bleu pétrole qui a envahi le littoral méditerranéen. Mais il ne s'agit en rien d'un désastre écologique, bien au contraire. Depuis le début de la semaine, des vélelles se sont échouées en masse sur les plages, notamment à Marseille. Reconnaissables à leur membrane bleue et leur aspect visqueux, elles sont bien souvent comparées à un autre organisme marin.
"Je me posais la question, est-ce que ce sont des méduses?" se demande Vincenzo, originaire du Canada, au micro de BFM Marseille Provence. "La couleur est belle, mais c'est peu invitant pour aller se baigner."
Elles s'échouent au printemps
Contrairement aux méduses, les vélelles ne sont pas toxiques, et il est même possible de les prendre dans le creux de sa main sans se faire piquer.
"C'est absolument inoffensif. Ça appartient aux planctons et elles vivent en colonie", expliquait en début de semaine l'association Explore & Preserve à BFM Toulon Var.
Mais le programme DORIS (Données d'observation pour la reconnaissance et l'identification de la faune et la flore subaquatiques), qui regroupe le travail d'identification d'espèces marines d'un millier de bénévoles, met tout de même en garde sur les propriétés urticantes des vélelles.
"Après avoir manipulé une vélelle, même échouée, il faut veiller à ne pas porter les doigts à la bouche ni aux yeux. Certaines personnes plus sensibles (notamment les enfants) peuvent présenter de sérieuses irritations", rappelle l'organisme sur son site.
Bien visible sur les plages marseillaises, comme aux Goudes et aux Catalans, la présence de ces vélelles n'est pas un phénomène rare à cette période de l'année.
Poussées lors des épisodes venteux, elles s'échouent fréquemment en masse au printemps. Cela a ainsi été le cas sur les côtes méditerranéennes au cours du week-end pascal.
"Elles sont vraiment en fin de vie. Elles vont s’assécher petit à petit", explique Delphine Thibault, enseignant-chercheur à l'université Aix-Marseille.
Une odeur nauséabonde
Durant cette période de décomposition se produit par ailleurs un phénomène que les Marseillais ont bien remarqué ces derniers jours: les vélelles dégagent une odeur nauséabonde.
"À l’odeur, on s’est dit que ça sentait très fort, quand même. Il y en a vraiment beaucoup. J'en avais déjà vu sur l’Atlantique, mais pas autant", s'étonne Sophie, une promeneuse.
Mais la phase de décomposition des vélelles est plutôt rapide. "La seule chose qu'on va trouver d'ici quelques heures, voire quelques jours, c’est justement la voile et la structure transparente, elles vont perdre toute la partie bleue, qui est cette matière organique", détaille Delphine Thibault.
Le phénomène ne se limite pas aux plages marseillaises. Des vélelles sont également venues s'échouer sur le littoral de la Côte d'Azur. À Toulon, la plage du Mourillon est devenue violette en début de semaine en raison de l'échouage massif de vélelles. Les côtes italiennes ont également vu des vélelles venir s'échouer ces derniers jours.