Marseille: deux policiers de l'office antistupéfiants mis en examen pour trafic de stupéfiants et blanchiment

Le logo de l'Office anti-stupéfiants (Ofast). - Ministère de l'Intérieur
Deux policiers de l'antenne de l'office antistupéfiants (Ofast) de Marseille ont été mis en examen ce vendredi 4 avril, par des juges d'instruction de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée, notamment pour trafic de stupéfiants en bande organisée et blanchiment, a appris BFMTV par le parquet de Paris et de la Junalco.
L'un d'entre eux a été placé en détention provisoire le lendemain, tandis que l'autre a demandé un débat différé et a été incarcéré dans l'attente, indique le parquet de Paris et de la JUNALCO à BFMTV.
Les deux mis en cause avaient été placés en garde à vue le 31 mars 2025, ils sont également poursuivis pour association de malfaiteurs, faux en écriture publique, atteinte à l'intimité de la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l'image et des paroles d'une personne.
Un renseignement anonyme en 2023
Une enquête avait été initiée sur la base d’un renseignement anonyme en février 2023, portant sur une arrivée de cocaïne au port de Marseille, envoyée par container depuis la Colombie, et à destination de la région parisienne. La JIRS de Marseille en avait confié les investigations à l’Ofast.
Dans le cadre de cette enquête, il avait été convenu de surveiller l’arrivée d’une cargaison de 180 à 200 kg de cocaïne ; or il s’est avéré que cette livraison a permis l’entrée sur le territoire de près de 400 kg de cocaïne.
"Face à la différence entre les informations reçues et constatées, l’Ofast Nanterre s’était désengagé des opérations". "Plusieurs acteurs du dossier s’étaient par ailleurs étonnés de la difficulté avec laquelle ces stupéfiants auraient été écoulés à Marseille, laissant entendre que la surveillance policière était éventée", indique le parquet.
L’enquête initiale a été clôturée en janvier 2024, sans interpellation.
Des perquisitions dans les locaux de l'OFAST
En janvier 2024 également, l’IGPN "avait été saisie en interne, de soupçons pesant sur les conditions de cette importation", rapporte le parquet. Des perquisitions ont été effectuées en avril 2024 dans les locaux de l’antenne Ofast de Marseille.
Les investigations techniques ont révélé des échanges entre des policiers et d’autres personnes, portant sur la cession d’au moins 360 kg de cocaïne, en dehors de tout contrôle hiérarchique, et sur la dissimulation des quantités réelles arrivées sur le territoire. En septembre 2024, la Junalco s’est saisie de cette enquête, sur dessaisissement du parquet de Marseille.
Le 27 novembre 2024, une information judiciaire a été ouverte notamment des chefs d’importation de stupéfiants en bande organisée, blanchiment, corruption, révélation d’information sur une enquête ou une instruction pour crime ou délit puni de 10 ans relevant de la criminalité organisée, de recel commis en bande organisée de violation du secret d’une enquête pour crime ou délit puni de 10 ans relevant de la criminalité organisée, de participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits.
Le 13 février dernier, deux personnes avaient déjà été mises en examen pour importation et trafic de stupéfiants, et placées en détention provisoire.