Marseille: après la gare Saint-Charles, le métro touché aussi par la grève des agents de nettoyage

Pour la troisième fois depuis janvier, les agents du nettoyage de la gare Saint-Charles de Marseille sont entrés en grève il y a une semaine, rejoints lundi par leurs collègues du métro, pour demander le paiement de leurs salaires.
Canettes, emballages alimentaires et détritus divers, dispersés par le vent qui a soufflé ces derniers jours sur la deuxième ville de France, jonchaient jusqu'à dimanche le sol de la gare, avant d'être regroupés autour des poubelles débordant désormais d'amas de déchets.
"Ce n'est pas un plaisir de voir la gare dans cet état" parce que "tout cela, on va le ramasser" à la fin, commente pour l'AFP Houria Tahri, employée de l'entreprise privée Laser Propreté et élue au CSE du syndicat Solidaires, devant des banderoles où l'on pouvait lire: "Nettoyage en grève pour non-paiement de salaire, payez-nous".
"Nous sommes nombreux à ne pas avoir perçu de salaire", ou partiellement, pour le mois de juillet, explique-t-elle, précisant que par ailleurs, les salariés ne reçoivent plus leurs bulletins de salaire depuis plusieurs mois.
Près de 40 licenciements
Selon Kamel Djeffel, secrétaire national du syndicat CAT Nettoyage, cela fait plusieurs mois que la trentaine de salariés de Laser Propreté travaillant à la gare Saint-Charles et les quelque 80 autres en poste dans le métro de Marseille touchent des salaires amputés de certaines primes ou congés.
"Il ne s'agit pas d'un conflit ordinaire", ajoute-t-il en référence aux précédentes mobilisations syndicales menées contre l'entreprise: "Aujourd'hui, c'est un combat où l'on demande un patron honnête, où l'on demande à être payé".
"Nous remettons en cause les pratiques de Laser Propreté, que nous accusons de procéder à un plan social et économique déguisé. En quelques mois, nous approchons les 40 personnes licenciées sans cause réelle et sérieuse", a-t-il également dénoncé, évoquant des "pratiques d'un autre temps" de cette société, également en charge du nettoyage du tramway et en contrat avec le Grand port maritime de Marseille.
Contactée par l'AFP, la direction de Laser Propreté n'était pas joignable dans l'immédiat.