"Je réitère toute ma compassion": les regrets de l'architecte intervenu au 65 de la rue d'Aubagne

Une nouvelle semaine débute pour le procès des effondrements meurtriers de la rue d'Aubagne à Marseille. Au tribunal correctionnel de Marseille, l'expert-architecte Richard Carta, accusé de blessures et d'homicides involontaires au procès des effondrements de la rue d'Aubagne, s'avance à la barre ce lundi 25 novembre.
D'une voix tremblante, il assure que "les témoignages qu'il a entendus l'ont "bouleversé". "Je n'ai pas pris en considération l'étendue de cette détresse et des conséquences", confie-t-il. Il poursuit et "réitère, auprès des victimes, toute ma compassion".
Cet architecte de 66 ans inscrit à l’ordre des experts judiciaires depuis une vingtaine d’années et diplômé de l'école de Chaillot à Paris était réputé dans l’expertise du bâti ancien notamment à Marseille. Dans la salle, l'un des avocats des parties civiles le décrit même comme un "grand architecte". À ce jour, il est d'ailleurs toujours en exercice.
"Vous avez un poids terrible"
Pourtant, il lui est reproché d'avoir établi un "diagnostic erroné". Trois semaines avant le drame, Richard Carta s'était rendu sur place. Il est missionné pour inspecter le 65 rue d’Aubagne après la découverte de la fissuration importante du mur déjà bombé du hall d’entrée de l’immeuble. Une visite qu'il avait menée en une heure, sans interroger aucun habitant.
Il conclut un "péril grave et imminent", mais autorise une réintégration quasi-complète des habitants. Finalement, le 5 novembre 2018, deux immeubles au coeur du quartier de Noailles s'effrondraient provoquant la mort de huit personnes.
"Lorsque vous intervenez le 18 octobre 2018, que vous faites ces constats, que vous n'avez pas été totalement suivi dans les propositions qui ont été faites...Et qu'à la fin des fins, il avait la possibilité éventuellement de proposer l'expulsion de l'ensemble des personnes dont les victimes. Vous avez un poids terrible," explique maître Cyril Gosset, avocat de Richard Carta.
Pour les faits qui lui sont reprochés, Richard Carta risque jusqu'à trois de prison et 45.000 euros d'amende.