Immeubles effondrés à Marseille: pourquoi les pompiers peinent à éteindre l'incendie

Des marins-pompiers dans les décombres des immeubles de la rue de Tivoli, à Marseille, le 10 avril 2023 - NICOLAS TUCAT / AFP
Pour les secours mobilisés, les opérations de sauvetage sont "chirurgicales." Au lendemain de l'effondrement d'immeubles au centre-ville de Marseille qui a fait au moins deux morts, les marins-pompiers poursuivent leurs recherches afin de trouver d'éventuels survivants dans les gravats de la rue de Tivoli, en plein cœur de la cité phocéenne.
Ces recherches sont rendues extrêmement difficiles par un incendie qui s'est déclenché au moment de l'effondrement. A l'antenne de BFMTV, le vice-amiral Lionel Mathieu, commandant du bataillon de marins-pompiers de Marseille, indique que le sinistre est contenu, mais "pour autant n'est pas éteint."
"Nous avons toujours des fumées, des matières en combustion sous les gravats. Au fur et à mesure où nous dégageons des gravats, ces combustions reprennent, nous les remaîtrisons, et elles reprennent. Il y a une permanence de cette difficulté", déplore-t-il.
Un incendie difficile d'accès
Également à notre antenne, le lieutenant Éric Gully, membre de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France, décrit l'impasse dans laquelle les secours se trouvent, et qui ralentit grandement les opérations.
"Ces foyers ont le temps de couver, de prendre de l’oxygène, de vivre sans qu’on puisse les atteindre", ajoute-t-il.
Au vu du site d'opération extrêmement particulier et sensible, les marins-pompiers de Marseille ne peuvent agir comme sur un sinistre plus traditionnel. "Conventionnellement, nous pourrions l’arroser avec plus de force et de vigueur, mais l’usage de l’eau est fait avec parcimonie, c’est une extinction presque chirurgicale", indique le lieutenant Éric Gully.
"Il ne faut pas surcharger les matériaux, et il ne faut pas non plus noyer des zones où l’on pourrait potentiellement avoir des victimes", indique-t-il.
Une opération particulière
Autre embûche, l'incendie et les chaleurs qu'il provoque empêchent l'intervention des brigades cynophiles. "La fumée perturbe le système olfactif des chiens", explique-t-il.
"En plus vous avez probablement des zones qui peuvent être encore très très chaudes pour les pattes des chiens. On imagine l’utilisation de chaussons", ajoute-t-il.
Lors d'un point presse tenu en début de matinée, le maire de Marseille Benoît Payan a également parlé de l'incendie, évoquant "des fumerolles qui continuent car le feu n’est pas totalement éteint". L'édile, qui a rendu hommage à plusieurs reprises aux marins-pompiers, a toutefois martelé qu'"il reste de l'espoir" de retrouver des survivants.