"C'est impossible": les commerçants marseillais de la rue de la République en peine face aux loyers exorbitants

"À ce jour, et ça s'arrête au mois d'avril, il nous reste à payer 99.845 euros, c'est énorme." Alain est restaurateur sur la rue de la République, à Marseille. Et comme de nombreux autres commerçants voisins, il regarde chaque mois ses factures de loyer avec dépit, et ne parvient plus à les payer.
Alors, plusieurs d'entre eux ont décidé de tirer la sonnette d'alarme contre ces loyers exorbitants. Une pétition et un appel à ne plus payer ont été lancés.
"On ne sait pas comment on va faire. On se bat chaque jour pour essayer de pouvoir rembourser cette dette, mais on se dit que c'est impossible", explique Alain Bétache, qui doit payer 13.500 euros pour 185m² chaque mois.
Et d'ajouter: "Que ce soit nous ou nos confrères, on n'y arrivera pas, car les loyers de base sont beaucoup trop hauts. On devrait être ici sur une moyenne de 3.300 à 4.000 euros de loyer, pas plus."
"Il faut avoir des aides économiques directes"
D'après le restaurateur, cette somme est trois à quatre fois supérieure à celle de ses concurrents, situés de l'autre côté du vieux port. Dans la rue, plusieurs rideaux sont baissés et des boutiques sont totalement vides.
Une explication toute trouvée à ces prix très élevés: certains locaux de la rue appartiennent à des fonds d'investissement américains qui mettent des prix largement au-dessus du marché.
"Il faut avoir des aides économiques directes, et la région est compétente dans ce sujet-là", avance Rebecca Bernardi, adjointe au maire de Marseille en charge du commerce, de lʼartisanat, des noyaux villageois et de la vie nocturne.
"Nous, évidemment, on va accompagner l'interpellation au bailleur. Mais surtout, moi, je m'adresse en tant qu'élue aux collectivités qui sont compétentes pour cela, et si elles agissent, elles ne vont pas faire une faveur, c'est leur travail", poursuit l'élue.
À ce jour, plus de 80 personnes ont déjà adhéré à la pétition lancée par le restaurateur Alain Bétache, appelée "Sauvons la rue de la République".