BFM Lyon
Lyon

Villeurbanne: les élus de La France Insoumise annulent une soirée "rupture de jeûne" après des critiques

Le drapeau de la France Insoumise (Photo d'illustration).

Le drapeau de la France Insoumise (Photo d'illustration). - PHILIPPE HUGUEN

Ils avaient organisé l'événement "Iftar Pop" pour parler de politique avec les habitants. Il a été annulé après des critiques et "par peur de voir l'extrême droite débarquer".

La France Insoumise a annulé une soirée "iftar" (rupture de jeûne du ramadan) prévue ce vendredi dans un quartier populaire de Villeurbanne (Rhône), en invoquant une "maladresse sémantique" après des critiques de ses alliés locaux de gauche, a appris l'AFP auprès de LFI.

L'événement "Iftar Pop'" annoncé sur la page Facebook de l'Union populaire et par tracts proposait "un repas partagé après la rupture du jeûne", à 20h30, dans le parc du Tonkin, un des quartiers populaires de Villeurbanne "pour parler des enjeux du quartier et de l'actualité nationale".

"Organiser un repas" pour parler politique

Dans cette ville où ils sont alliés du maire PS Cédric Van Styvendael et où Jean-Luc Mélenchon a recueilli 37,8% au premier tour de la présidentielle, les élus LFI entendaient "juste organiser un repas avec les habitants où l'on aurait parlé politique", selon Gaëtan Constant, un des adjoints LFI.

L'évènement conçu comme "une action de terrain, une rencontre partagée avec les habitants, en aménageant l'horaire pour être le plus inclusif et pragmatique possible" a finalement été annulé en "concertation avec l'Union populaire au niveau national, par peur de voir l'extrême droite débarquer", a-t-il dit en mentionnant l'écho fait par le site Fdesouche.

"Irresponsable de jouer avec la laïcité"

L'annonce de cet "Iftar Pop'" avait suscité les critiques du maire socialiste de Villeurbanne et du PRG.

"En aucun cas, on ne peut utiliser un moment religieux pour un événement politique. Il y a un mélange des genres que je ne peux pas cautionner", avait pointé Cédric Van Styvendael dans le quotidien régional Le Progrès.

Le PRG avait pour sa part jugé "irresponsable de jouer avec la laïcité" en s'inquiétant dans un communiqué des "pratiques communautaristes" de l'Union populaire et de LFI.

"Une maladresse sémantique"

Nommer cette soirée "Iftar Pop'" est "une maladresse sémantique", a reconnu ce vendredi Gaëtan Constant.

"Il n'y a aucune accointance entre LFI et la religion. Et nous avons toujours défendu la laïcité au sein du conseil municipal, sur la même ligne que nos partenaires", a-t-il insisté.

Les musulmans ont voté massivement pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle (69%) avant de soutenir Emmanuel Macron (85%) au second tour, selon une enquête Ifop pour La Croix et Le Pélerin publiée lundi au lendemain de la victoire du président sortant.

S.B.-E. avec AFP