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Villefranche-sur-Saône: une association de jeux vidéo de collection cambriolée, une plainte déposée

Une manette de PlayStation 1.

Une manette de PlayStation 1. - CARTIST / Unsplash

Une association dédiée au retrogaming a été victime d'un deuxième cambriolage en deux mois, le 16 décembre dernier. Le préjudice est estimé à près de 2.000 euros.

"En 25 minutes, ils ont fait deux passages dans les locaux et sont repartis avec une douzaine de consoles et une cinquantaine de jeux." Quelques jours après le cambriolage de ses locaux à Villefranche-sur-Saône (Rhône), Valentin Guénichon, président de Press Start Retro Gaming, ne cache pas son désarroi.

"Sur les images de vidéosurveillance, on voit très bien deux individus surveiller l'habitation, car les locaux sont partagés, et attendre que tout soit éteint, puis aller dans notre local et ressortir tranquillement", explique le président de l'association.

L'intéressé se dit "en colère". "Car au-delà de l'argent, ça représente surtout du temps. On ne collectionne pas les machines comme on garderait un vieux vin qui prendrait de la valeur. On les sort lors d'animations pour partager notre passion. On ne gagne pas d'argent avec ça", relate-t-il.

Les responsables de l'association ont depuis déposé plainte et espèrent que la police s'intéressera à leur cas. Ils espèrent retrouver leur matériel. "Ça sera beaucoup de temps de gagné. On va sécuriser encore plus notre stock", indique Valentin Guénichon.

Le deuxième cambriolage en deux mois

Un premier cambriolage du même local avait échoué quelques semaines plus tôt. "C'était dans la nuit du 1er novembre, jour qu'on avait pris pour ranger le stock. Lors de cette première intrusion, ils ont été surpris par des habitants qui sortaient leur chien pendant qu'ils partaient. Mais il manquait quand même une console, quelques jeux, même potentiellement une autre console", relate Valentin Guénichon.

Il poursuit: "Étant donné le préjudice et qu'on avait été un peu surpris, il y a eu un début de dépôt de plainte, mais pas plus. Comme il n'y avait qu'une seule console, on a surtout commencé à prendre des mesures de protection. La surveillance a été renforcée, notamment sur la fermeture des locaux".

Une "spéculation" sur le marché

Le passionné de jeux vidéo déplore une "surenchère" et une "spéculation" sur le marché du jeu vidéo rétro avec des gens qui vendent des objets à prix d'or. "Les machines ont été vendues à des millions d'exemplaires et elles sont très réparables. Les gens ne vendent pas à la valeur de la machine, mais à la valeur du projet qu'ils peuvent faire avec l'argent de la vente. Par exemple, une PS1 aujourd'hui, ça vaut 20 à 30 euros", détaille Valentin Guénichon, expliquant "qu'il n'y a pas d'argus des jeux vidéo".

Et c'est aussi du côté des adhérents de l'association que le bât blesse. "Ça fait cinq ans qu'on existe. On fait de la conservation et de l'animation du patrimoine vidéoludique. On conserve tout ce qui est en rapport avec le jeu vidéo et le début de son histoire. On venait même de recevoir des manettes du Japon qui n'ont jamais existé en France", précise-t-il.

Le cambriolage a "démoralisé tout le monde": "Ça a vraiment offusqué de nombreuses personnes. Une grosse quinzaine d'adhérents. On touche tous les publics. Il y avait des choses qu'on nous a données. Ça fout les boules. Certains se demandent s'il faut continuer".

L'association ne lancera pas de cagnotte pour "ne pas faire supporter à la communauté tout ça", mais rappelle qu'elle peut toujours recevoir des dons.

Hugo Francés